Réseaux sociaux : les pompiers mettent le feu

Depuis trois ans, les pompiers de la Vienne se démarquent par une stratégie de communica- tion virale et décalée. De Cendrillon à Star Wars, de la Reine des neiges au Père Noël est une ordure, l’univers du cinéma inspire largement Sébastien Rama, communicant du Sdis.

La statuette trône en bonne place sur son bureau. Au concours national de la promotion des actions en faveur de la féminisation dans les Sdis, les pompiers de la Vienne ont raflé la mise à Ajaccio, mi-octobre. Leur « Cendrillon » revisitée a été vue plus de 500 000 fois par les inter- nautes ! Au hit-parade des succès d’estime du Service départemental d’information et secours de la Vienne, c’est assurément le plus retentissant. « Ce genre de récompenses fait évidemment plaisir, admet Sébastien Rama, responsable de la communication des pompiers de la Vienne. Sur tous les sujets, nous essayons de communiquer avec humour, mais en gardant les messages essentiels. L’humour est un super vecteur. » 

Il y a deux ans, Télérama ne s’y était trompé. L’hebdo culturel avait consacré quelques lignes au clip du Sdis détourné de Star Wars. Titré « Le Réveil de la force, quand les institutions jouent à Star Wars, le malaise n’est pas loin », le papier ne laissait rien augurer de bon. « Heureusement, à la fin, Télérama parle des pompiers de la Vienne qui ont sorti le grand jeu avec plus de second degré », plaisante après coup Sébastien Rama. Lequel a carte blanche ou presque pour dégainer sur les réseaux sociaux. Un simple échange avec sa hiérarchie via WhatsApp permet d’enclencher un tweet. « Et c’est notre force, parce que sans réactivité face aux événements, on n’arrive pas à grand chose. » Ainsi, à quelques jours de « Star Wars VII, les derniers Jedi », Rama l’ingénieux se creuse les méninges.

Décalé mais pas que 

« Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai déjà une idée pour la Saint-Valentin 2018 ! », glisse l’ancien gérant d’une boîte de communication. On lui fait confiance pour dénicher la bonne idée et renforcer ainsi le capital sympathie dont les pompiers jouissent. Car ces campagnes virales et décalées produisent leurs effets. Auprès de son principal financeur, le Département, mais également auprès des partenaires, des autres Sdis et du grand public. Le nombre de volontaires est à la hausse et les demandes de collaborations affluent.

 

« Sur la communication, nous sommes sollicités par la Fédération nationale des sapeurs-pompiers comme par la Direction générale de la protection civile... » Au-delà, Sébastien Rama s’at- tache aussi à « rendre compte » des événements de manière simple. Un exemple ? La vidéo pédagogique du dernier brûlis dirigé dans la réserve du Pinail, filmée à partir d’un drone. On peut aussi citer le partenariat très avant-gardiste du Sdis 86 avec Visov, permettant d’assurer une veille sur les réseaux sociaux en cas d’accident majeur (inon- dation, accident...). Avec Waze, l’appli de navigation, il s’agit de mieux appréhender les interventions sur des accidents grâce à la communauté des utilisateurs.