Décrétée « grande cause nationale » par le Président de la République, l’égalité entre femmes et hommes est enseignée chaque jour à l’Ecole, pendant les cours et en dehors.
Emmanuel Macron ne peut plus reculer. Le 25 novembre, le Président de la République a élevé l’éga- lité entre les femmes et les hommes au rang de « grande cause nationale ». C’était lors d’un discours donné à l’Elysée, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes. Il a désormais une obligation de résultat.
A l’école, les enseignants n’ont pas attendu cette déclaration pour prendre le sujet en main. Reste que depuis la disparition prématurée de l’ABCD de l’Egalité, en 2015, ils ont dû adapter leurs méthodes. Accusé de nier les différences entre garçons et filles, ce dispositif avait été retiré par le gouvernement Valls. Mais par quoi a-t-il été remplacé ? Comment les enseignants transmettent-ils cette « valeur de la République », également rappelée dans l’article 9 de la Charte de la laïcité ?
Les outils ne manquent pas. Depuis la Technopole, l’éditeur public Canopé a créé un site Internet (gratuit) avec des films d’animation et des bandes dessinées numériques. Le portail Eduscol regorge aussi de conte- nus pédagogiques spécifiques. « Durant leur scolarité obligatoire, tous les élèves suivent désormais quatre parcours d’éducation à la santé, à la citoyenneté, à l’art, ainsi qu’un dernier consacré à l’orientation. Ce sont autant d’espaces propices à l’apprentissage de l’égalité filles-garçons », assure Agnès Castel, elle-même chargée de mission sur cette question au sein de l’académie depuis 2014.
Un acte quotidien
A Poitiers, une enseignante en primaire raconte qu’elle aborde le sujet de l’égalité dans ses cours d’Enseignement moral et civique, mais pas uniquement. « En fait, c’est un acte de tous les jours. En sport, par exemple, il faut montrer que les filles ne sont pas forcément nulles. » Fraîchement nommée directrice de son école, elle a également bénéficié, début novembre, d’un module de trois heures réservé aux nouveaux personnels de direction. « A moi ensuite d’insuffler des actions dans mon équipe. »
Dans la Vienne, l’Acsep, une association œuvrant dans la sphère de l’éducation populaire, a lancé une malle pédagogique, remplie de jeux, de livres et de films. Une idée initiée avec l’ex-députée défenseuse des Droits des femmes, Catherine Coutelle. On y parle de discriminations, de clichés sur les métiers « genrés »... « Cette malle peut être réservée par les enseignants et les animateurs d’activités périsco- laires », prolonge Agnès Castel. De quoi diffuser le message dans et en dehors de l’école. La prochaine étape : toucher également les parents. Et ce ne sera pas une mince affaire.
DR extrait de "Look'Ado", Anne Rouvin - Canopé