La 3D à portée de tous

Et si l’imprimante 3D révolutionnait nos vies ? Dans les foyers comme dans l’industrie, cette technologie débarque en force et change nos manières de bricoler, réparer et produire. Le 30 novembre, l’IUT de Poitiers consacre une journée d’études à ce thème.

Romain Mudrak

Le7.info

Deux graphistes à tendance touche-à-tout viennent de lancer une activité originale sur le Pôle République 2, à Poitiers. Dans un local industriel, ces anciens étudiants de l’Isfac voisin mettent leur imprimante 3D à disposition des particuliers. « Ils peuvent venir avec leurs plans ou la pièce qu’ils désirent reproduire. On s’occupe alors de la modéliser », explique Nicolas Belperche, co-fondateur de Toucan Studio. Les premiers clients sont venus fabriquer des goodies et des petits objets de décoration de 30 cm3 maximum. A vrai dire, beaucoup de gadgets. Mais une autre application commence à émerger : le petit bricolage et la réparation de pièces en plastique. « Des gens nous ont déjà demandé des charnières de fenêtres os- cillo-battantes, un élément de hotte de cuisine ou de serrure. Soit parce qu’ils n’étaient plus disponibles chez le constructeur, soit parce qu’ils étaient trop chers », poursuit l’intéressé. Une copie conforme pour quelques dizaines d’euros... Et si réparer devenait désormais plus facile que racheter ?

Toucan Studio a même l’ambition de permettre au public de se débrouiller tout seul face à l’imprimante. Pour cela, l’association va lancer deux forma- tions, pour débutants et experts, histoire de leur apprendre à modéliser eux-mêmes des objets ou, au moins, qu’ils sachent où trouver des plans sur le Web.

Un prototype vite fait
L’impression 3D devient accessible. Une machine qui coûtait 100000€ il y a dix ans est désormais accessible autour de 4 000€. Les premiers prix démarrent à partir d’une centaine d’euros. A l’ère de la personnalisation à tout crin, cette technologie permet d’assouvir ses envies les plus fantasques. Si elle arrive progressivement dans les foyers, l’imprimante 3D bouscule déjà les pratiques de l’industrie. Mickaël Lavandier parle plutôt de « machine de fabrication additive ». Professeur au sein du département de génie mécanique et productif à l’IUT de Poitiers, il a dû adapter sa manière d’enseigner : « Cette technologie permet de réaliser des prototypes plus vite. Une solution est ainsi testée, corrigée et validée, sans dépense lourde ni gros matériel. C’est une autre façon de penser l’innovation, à laquelle nous préparons nos étudiants. »

Les industries aéronautique et spatiale sont particulièrement férues de cette méthode de production sur mesure. Car ici, il ne s’agit pas de fabriquer des millions d’unités en grande série. Dans le domaine médical, l’impression 3D commence à être utilisée pour la conception de prothèses aux dimensions personnalisées. Les perspectives sont infinies. Le 30 novembre, l’IUT de Poitiers consacrera d’ailleurs une journée d’études à ce thème.

Les inscriptions, uniquement pour les professionnels, sont ouvertes jusqu’à vendredi : 05 49 45 34 54 ou iutp.gmp@univ-poitiers.fr

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