Trois arbitres, ça change quoi ?

Depuis le début de la saison, trois arbitres officient sur chaque match de Pro B. La réforme, voulue par les techniciens, devrait apporter plus de fluidité au jeu.

Arnault Varanne

Le7.info

Stupeur en salle de presse, le 20 octobre. Furieux, Jean-Manuel Sousa dégoise sur le compte de MM. Peyridieu, Carimentrand et de Mme Vidot, coupables à ses yeux d’avoir trop sanctionné le STB Le Havre en première mi-temps (24 lancers francs concédés). Vérité d’un match ou conséquence directe du passage à trois arbitres en Pro B ? Fabrice Canet aurait tendance à valider la première hypothèse. Le responsable de com’ de la Fédération et arbitre en Pro A estime que siffler à trois ne signifie pas siffler davantage. « Le fait d’être trois apporte plus de contrôle et de maîtrise sur un match, commente-t-il. La qualité du jugement est meilleure. On siffle moins car le jeu est en quelque sorte « nettoyé », avec des zones couvertes plus réduites pour chacun. »

Dominique Seurault partage l’avis de son ex-collègue de parquet. Le Poitevin se souvient d’un tournoi international à Limoges, où il avait notamment arbitré avec Nicolas Maestre, l’un des meilleurs tricolores. Résultat : une sensation de fluidité. « Forcément, les contacts à l’opposé du jeu sont réduits parce qu’à trois, on a l’œil sur toutes les situations. Même les joueurs qui ont du métier savent que certaines choses ne passent plus. » Du coup, le passage à trois en Pro B lui paraît « une excellente nouvelle », à même de « montrer le respect de la Ligue pour ce championnat ». Et les acteurs du jeu, qu’en pensent-ils de cette réforme salvatrice, mais coûteuse pour les clubs(*) ? A écouter Ruddy Nelhomme, il est « trop tôt » pour savoir si ce « meilleur quadrillage du terrain » se révèlera profitable.

Relever le niveau

Ce qui est certain, c’est que dans un souci de rationalisation, la Fédé a choisi de désigner des ar- bitres de Pro A sur des matchs de Pro B. En clair, ils doublonnent les vendredi et samedi soirs quand la distance n’est pas trop grande. « Il y a beaucoup de jeunes en Pro B et le fait de désigner des collègues de Pro A est une excellente chose », renchérit Fabrice Canet. La limite d’âge non offi- cielle pour siffler en championnat pro est fixée à 50 ans. Le saviez-vous ? Un arbitre touche un forfait de 400€ par match en Pro B, de 600€ dans l’élite.

(*) Près de 20 000€ de frais supplémentaires pour chaque club de Pro B. Retrouvez un papier sur les nouvelles règles sur 7apoitiers.fr. Photo Jordan Bonneau.

 

De nouvelles règles en vigueur
Le Bureau central de la Fédération internationale a adopté plusieurs modifications de règles, effectives depuis le 1er octobre. Il faut en retenir deux... Sur le marcher, d’abord. « Quand un joueur attrape le ballon ou termine un dribble avec un pied au sol alors qu’il est en déplacement, le prochain pied (ou les deux pieds en simultané) qui touchera(ont) le sol sera(seront) compté(s) comme le « pas numéro 1 » et deviendra le pivot du pied », indique la Fiba. Par ailleurs, les motifs de la faute antisportive changent également. Objectif avoué : « protéger la dynamique du jeu sur les phases de transition, montées de balle et contre-attaque. » En clair, les arbitres ont toute latitude pour sanctionner les « contacts excessifs et durs provoqués par un joueur dans le but de jouer le ballon ou un adversaire ». Par ailleurs, les hommes et femmes en gris peuvent désormais siffler les contacts de défenseurs dont la seule ambition est d’arrête leur vis-à-vis « sans tentative légitime de jouer la balle ». Visiblement, les consignes sont appliquées à la lettre sur les parquets de l’Hexagone. A Lille, le capitaine du PB86 Pierre-Yves Guillard avait dû se contenter de sept minutes de jeu, ayant écopé de deux fautes antisportives… 

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