Les dépenses liées au transport de patients augmentent en moyenne de 4% par an. La Caisse primaire d’assurance maladie de la Vienne demande un effort aux prescripteurs comme aux usagers.
Les antibiotiques, c’est pas automatique »... Le transport en taxi, VSL ou ambulance, non plus ! Dans le département, près de 30 000 assurés du régime général sont véhiculés tous les ans par un professionnel (190 000 voyages à fin décembre). Pour 2017, la facture s’élèvera à 18,7M€. Alors, même si la Vienne est « plutôt bonne élève », la Caisse d’assurance maladie bat le rappel des bonnes pratiques en la matière. Certes, le « vieillissement de la population », le développement de l’ambulatoire ou le « regroupement de l’offre de soins » nécessitent des dépla- cements plus fréquents. Certes, « 80% des dépenses de santé sont liées à des patients souffrant d’affections de longue durée(*)», dixit Maryline Lambert. N’empêche, des « efforts doivent être faits par tous », estime la directrice de la CPAM.
Elle exhorte les prescripteurs (médecins de villes, établissements de soins) à être « plus soucieux » du bien-fondé des ordonnances. « Les règles sont strictes. La prise en charge se fait sur une entrée ou une sortie d’hospitalisation, est liée à un accident du travail ou à une maladie professionnelle ». En clair, le patient doit se véhiculer par ses propres moyens lorsque son intégrité physique et mentale le permet. La Caisse d’assurance maladie a sorti sa calculatrice. Un aller-retour de 20km revient à 6€ à un assuré. Le même trajet coûte entre 35 et 46€ en véhicule sanitaire léger ou en taxi et à... 144€ en ambulance !
« Si le patient peut reprendre son véhicule... »
A la lecture de ces seuls chiffres, on comprend vite pourquoi la facture flambe. Au CHU de Poitiers, gros prescripteur de transports sanitaires, on admet une certaine « complexité ». « Nous sommes en train de réactualiser les procédures de prescription de transports, convient Emmanuelle de la Valette, sa directrice financière. Elles ont été validées par le Conseil médical d’établissement. Nous les diffuserons à tous les médecins d’ici la fin de l’année. Si le patient peut reprendre son véhicule, ce doit être une option. » Plusieurs établissements encouragent par ailleurs le transport partagé, grâce à une plateforme commune. Le montant de la « douloureuse » diminue alors de 15 à 35%.
Des pratiques anciennes demeurent, notamment les prescriptions un peu trop complaisantes ou réalisées a posteriori. Les contrôles devraient se multiplier à l’avenir. Le transport figure déjà au deuxième rang du plus grand nombre de recours amiables à la CPAM. « Cette campagne de prévention, c’est la meilleure manière de rappeler que notre système de santé est basé sur la solidarité », rappelle Maryline Lambert.