Ils nettoient les scènes de crime

On les appelle les « cleaners ». Ces professionnels nettoient les lieux souillés par une mort violente, comme un suicide ou un meurtre. Dans la Vienne, Alexandre Douteau et Frédéric Hebras en ont fait leur métier.

Florie Doublet

Le7.info

Ils exercent une profession particulière. Alexandre Douteau et Frédéric Hebras se sont spécialisés dans le nettoyage de scènes de mort violente. Dans le jargon, on les surnomme « cleaners ». Suicide, meurtre, découverte de corps en décomposition… Leur intervention permet de soulager les familles confrontées à l’horreur. « Bien souvent, les proches ne savent même pas vers qui se tourner pour tout nettoyer et finissent par s’en charger eux-mêmes. Imaginez combien cette expérience peut être traumatisante », affirment les co-dirigeants de la société INDPM(*). Créée en août dernier et implantée à Couhé, leur entreprise rayonne dans tout le Grand-Ouest. « Les besoins sont très importants », assure Alexandre Douteau.

Les deux professionnels suivent un protocole précis. Tout d’abord, ils établissent un état des lieux détaillé, accompagné de nombreuses photos, pour déterminer l’ampleur du chantier. « Nous respectons évidemment les souhaits des clients. Certains veulent que nous jetions tout, d’autres préfèrent conserver certains objets. »

Savoir "prendre du recul"

Protégés par un masque, une combinaison, des surchaussures et des gants, Alexandre et Frédéric s’attellent ensuite à la tâche. Enfin, aux taches. Sang et fluides corporels, chair humaine et insectes, ils éliminent toutes les traces. « Lorsqu’une personne se donne la mort par arme à feu, il y a du sang absolument partout. Sur le sol, les plafonds, les murs, les meubles… »

Evidemment, les « nettoyeurs » sont équipés de produits spécifiques, mais cela ne suffit pas toujours. « Une fois, nous avons dû retirer complètement le lino car le corps en décomposition avait brûlé le revêtement », détaille Frédéric. Alexandre est parfois tombé sur un oeil derrière une télé ou un tas de chair grouillant d’asticots. « Il faut agir vite, avant qu’ils ne se transforment en mouche et n’envahissent totalement la maison. » Ces déchets sont ensuite traités par des filières spécialisées, pour empêcher tout risque de contamination.

Ni hauts le coeur ni dégoût ne perturbent leur quotidien. Les experts savent « prendre du recul ». « Nous soutenons des familles en détresse, nous leur apportons une aide psychologique. C’est le plus important. »

(*)Intervention de nettoyage et de désinfection post-mortem.

Quand les déchets s'accumulent
INDPM intervient également au domicile de personnes (mortes ou vivantes) atteintes du syndrome de Diogène. Ces dernières conservent absolument tout, les objets comme les détritus. « Certaines habitations sont remplies de déchets jusqu’au plafond, assurent Alexandre Douteau et Frédéric Hebras. Ce que l’on voit dans les émissions de télévision, c’est totalement vrai. »
Renseignements sur indpm.fr ou au 06 63 43 18 58.

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