
Aujourd'hui
Face à la caméra ou à la table des confessions, il ressent le même « stress ». A 51 ans, Patrice Abonneau n’est pas un grand bavard. Alors, imaginez la torture que représente l’enregistrement de son CV vidéo -quarante-cinq secondes monté-, couplé à un entretien avec votre serviteur ! Mais c’est un passage obligé pour retrouver de la stabilité professionnelle, ce fameux « CDI » après lequel il court depuis deux ans et demi. Pendant vingt-sept ans, le quinqua a œuvré comme employé au sein d’un magasin d’ameublement de Chasseneuil (Atlas puis Fly). « J’ai ensuite fait six mois dans une autre enseigne, mais cela s’est mal passé… Je suis parti du jour au lendemain, avec dans l’idée d’entamer une reconversion. »
« Si on me propose un CDI… »
C’est dans les services à la personne que Patrice aimerait aujourd’hui s’épanouir, lui qui « pense davantage aux autres qu’à lui-même ». Entre novembre 2016 et avril 2017, il a « appris le métier » d’Assistant de vie aux familles à l’Afec d’Angoulême. « J’ai un frère handicapé moteur et une sœur handicapée mentale et j’aide aussi mes parents. C’est quelque chose que je connais. » Peu mobile, Patrice Abonneau voudrait, dans la mesure du possible, intégrer une structure « fixe » type Ehpad ou Maison d’accueil pour personnes handicapées. Il a déjà travaillé en Ehpad de juillet à novembre 2016. « Si on me propose demain un contrat à durée indéterminée à Niort, je pars m’y installer tout de suite ! »
Une première
Le hic, parce qu’il y a un hic, c’est qu’un homme est souvent « moins bien perçu » lorsqu’il s’agit de faire la toilette « d’un autre homme ou d’une femme ». D’où les difficultés de Patrice à faire son trou dans le secteur des services à la personne, pourtant pourvoyeur de nombreux emplois. Passionné de photo, de nature et très attaché à ses amis, l’ancien spécialiste du meuble entend mettre tous les atouts de son côté. Il y a « trois mois », il a passé son premier entretien, en plus de trente-cinq ans de vie professionnelle. Sans formation initiale, le quinqua a toujours « tout appris sur le tas ». Avec un CV vidéo et un papier dans nos colonnes, il espère « faire bouger les choses ». Au diable la timidité !
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