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Aujourd'hui
Chaque année, l’association d’insertion châtelleraudaise Audacie collecte et trie 190 tonnes de vêtements d’occasion. Ceux en bon état sont revendus, les autres deviennent des chiffons destinés à l’industrie. « Malgré ces deux débouchés, il nous reste environ 40% de matière non valorisée, détaille Charlotte Wallet, responsable commerciale de la structure. D’autres associations les récupèrent et les exportent à l’étranger, notamment en Afrique. Nous avons la sensation de leur envoyer nos déchets, ce n’est pas conforme à notre éthique. »
En épluchant les études de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, Charlotte et ses confrères ont découvert une solution pour le moins étonnante : transformer les textiles invendables en plastique. Pour mener à bien ce projet baptisé Plast’il, Audacie a décidé de s’entourer de partenaires(*) sensibles à cette démarche environnementale. C’est là que Futuramat entre en action. « Les biopolymères peuvent être associés à d’autres matières comme le bois, des minéraux ou du textile, explique Didier Lanquetin, chargé d’affaires pour cette société spécialisée dans le plastique biosourcé. Notre objectif est d’incorporer environ 25% de fibres textiles, mais nous allons essayer différentes formules avant de sélectionner celles qui présentent les meilleures caractéristiques techniques. »
Une mise sur le marché en 2018
Estimée à 40 000€, la phase de test du projet Plast’il vient donc d’être lancée. A terme, les granulés formulés par Futuramat serviront à fabriquer différents contenants, notamment pour le secteur industriel. Mi-décembre, un premier prototype de boîtes à vis pourrait sortir des machines de l’entreprise châtelleraudaise CDA Développement. « Nous visons une mise sur le marché en octobre 2018 », précise Charlotte Wallet.
Si tout se déroule comme prévu, Audacie écoulera 75 tonnes de textile chaque année. « Nous sommes vraiment engagés dans une démarche d’économie circulaire, se félicite la responsable commerciale. A l’avenir, nous pourrons même créer des emplois pour nos chantiers d’insertion. »
(*)L’Ademe, le Grand Châtellerault et Eco TLC font partie des principaux financeurs. Le Pôle des Eco-Industrie apporte un accompagnement technique.
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