Entre les discours et les actes, il existe parfois un gouffre... Malgré tous les messages diffusés sur les gestes éco-citoyens indispensables à la préservation de l’environnement, les Français semblent avoir du mal à réguler leurs besoins en chauffage.
« Maîtriser sa consommation est un élément majeur de la citoyenneté énergétique », clamait en 2015 Ségolène Royal, alors ministre de l’Ecologie, après l’adoption de la loi sur la Transition énergétique. Pas sûr que les Français aient bien perçu le message, à en croire l’étude menée récemment par le même ministère, aujourd’hui occupé par Nicolas Hulot. Premier ensei- gnement, une majorité de nos concitoyens ne sont pas prêts à sacrifier leur confort individuel pour le bien-être de la planète. En matière de chauffage, 55% d’entre eux privilégient le confort à l’économie, alors qu’en même temps ils font l’effort de baisser la puissance des ampoules ou d’éteindre l’ordinateur plutôt que de le maintenir en veille.
Près de six ménages français sur dix ne font jamais varier la température de chauffage en hiver. Certes, un quart d’entre eux ne possèdent pas les moyens techniques de le faire. Mais que font les autres ? Cette donne pourrait bien changer avec l’émergence des radiateurs « intelligents » (lire p. 16), le thermostat connecté s’adaptant à vos habitudes de vie et se programmant plus facilement. A moins que cela ne renforce encore un peu plus cette autre statistique fournie par le ministère : les ménages à hauts revenus ont davantage la possi- bilité de régler la température de leur logement (83,7%) que les foyers à bas revenus (61,6%).
1°C = 7% d'énergie
Conséquence logique, une minorité de Français respectent la température d’ambiance recom- mandée de 19°C. Ils sont moins d’un quart (24,8%) dans les immeubles à chauffage collectif, HLM ou co-propriétés privées. Les habitants adeptes du chauffage individuel sont plus nombreux (35,8%), certes, mais restent tout de même marginaux. Et pourtant, c’est un fait reconnu, baisser la température d’un degré (de 20 à 19°C) permet d’économiser jusqu’à 7% d’énergie. Sur cette question, l’individualisation des factures énergétiques, prévue par la loi Transition énergétique de Ségolène Royal (lire p. 14), pourrait bien aider les plus réfractaires à prendre conscience des enjeux. Une raison de plus de bien décortiquer les diagnostics de performances énergétiques avant d’acheter (lire p. 15).
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