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Aujourd'hui
Catherine Gibault s’apprête à partir en vacances. Et elle en a bien besoin. La retraite a sonné depuis quatre mois déjà pour la gérante de la boutique Fleurs Pierres et Jardins à Iteuil. Mais impossible pour ce petit bout de femme au caractère explosif de se résoudre à laisser son fonds de commerce vide.
« J’aimerais profiter de la vie. En même temps, cela me ferait mal au cœur que le fleuriste du village disparaisse. J’aime ce métier. Il faut trouver un repreneur. » Quelques candidats ont passé la porte. Mais selon Catherine, « ils ne savaient pas travailler, pensaient être meilleurs que tout le monde et, finalement, ont trouvé le prix de vente trop élevé ». Pour que l’activité perdure, cet « artisan fleuriste » -elle tient à ce titre- n’est pas prête à la céder à n’importe qui. « Je ne suis pas un de ces marchands de fleurs qui font des gros volumes avec des objectifs de ventes à tenir. C’est dans la création que je m’éclate. Face à la grande distribution où tout est pareil, je crois vraiment qu’il y a une place pour ce qui est unique, différent. » De quoi attirer des clients de loin car, point noir de la situation, la clientèle de la commune ne suffit pas à développer le magasin.
« Un jeune habile et connecté »
A Iteuil depuis onze ans, la fleuriste passionnée se souvient de l’énorme cœur qu’elle avait dessiné sur sa vitrine, en 2016, au moment de la Saint-Valentin. « Les gens marquaient des mots d’amour et se prenaient en photo, c’était génial. Je m’étais fait un bon coup de pub ! » A tel point qu’elle avait recommencé pour la fête des mères. Et rebelote. Même si les particuliers offrent moins de fleurs, certains événements continuent de fonctionner pour le commerce. Noël et la Toussaint restent ainsi des temps forts, contrairement aux deuils et autres mariages. « Je peux faire des compositions sur tous les thèmes et avec n’importe quel objet, même un pneu de voiture si vous voulez ! Une fois, je me suis démenée afin de trouver un vieux camion pour une cliente qui voulait offrir un cadeau à un chauffeur routier. C’est ce savoir-faire qu’il faut maintenir », insiste cette professionnelle acharnée, qui a débuté sa carrière à 16 ans.
Le métier n’est pas facile, surtout quand on est seul. « Les allers-retours chez les fournisseurs, les livraisons, l’accueil des clients en magasin et les créations demandent du temps. Surtout qu’il faut souvent discuter avec les gens pour bien comprendre leurs besoins. » Le profil du repreneur, Catherine Gibault l’imagine bien : « Un jeune créatif, habile pour manier les fleurs et qui saurait le faire savoir grâce à Internet... Celui-là pourrait trouver des clients, même à Iteuil. Je suis prête à l’aider au début. » En revanche, il ne devra pas compter ses heures. Quand on aime...
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