A nouveau gouvernement, nouvelle mesures. Et la rentrée 2017 n’en manque pas. Le « 7 » fait le point sur les dispositifs, les inquiétudes, les effectifs dans le second et le premier degré, lequel devrait avoir recours, pour la première fois dans la Vienne, à des enseignants contractuels.
Rarement une rentrée scolaire n’aura été marquée par autant de nouveautés et... d’incertitudes. Le changement de majorité après les dernières élections législatives n’y est pas étranger. Mais voilà, syndicats d’enseignants et fédérations de parents d’élèves préfèreraient y voir plus clair. Surtout si près de l’échéance...
La dernière déclaration en date de Murielle Pénicaud a suscité l’inquiétude de la communauté éducative. La ministre du Travail envisage une réduction drastique du nombre de contrats aidés. Or, dans l’Education nationale, ils assistent les directeurs d’écoles primaires dans leurs tâches ad- ministratives ou aident des élèves handicapés à suivre en classe. Ceux recrutés par les mairies interviennent dans les cantines et sur les activités périscolaires (Poitiers n’en a pas). Quid de leur pérennisation ? A priori, le secteur marchand devrait être davantage concerné par cette mesure. Mais Magali Espinasse du Snes-FSU, dé- plore le « manque de visibilité » et assure que « de nombreux agents ne savent pas encore s’ils seront renouvelés ».
Annoncé en juin, le dispositif « Devoirs faits » reste aussi à préciser. Si les observateurs avertis s’accordent sur l’idée d’effectuer les devoirs au sein de l’établissement plutôt qu’à la maison, personne ne sait encore qui endossera cette mission. Plus certaine en revanche est la fin de la réforme des rythmes scolaires de 2014 ! Un tiers des communes françaises ont déjà décidé de revenir à la semaine de quatre jours. « Et le phénomène ne fait que commencer », prévient Jean-François Rolland du SE-Unsa. De son côté, le maire de Poitiers, Alain Claeys a réaffirmé « le maintien de la semaine de quatre jours et demi, sans mercredi libéré », tout en se disant « vigilant » face à la tentation de supprimer, à l’avenir, la dotation compensatoire versée par l’Etat.
Des contractuels dans le premier degré
Finalement, une chose est certaine, avec 141 460 élèves dans l’académie, les effectifs baissent fortement (-1 900) dans le pre- mier degré par rapport à 2016. Charente et Deux-Sèvres sont les plus impactés, mais la Vienne n’échappe pas à la règle (35 315 soit -399). A l’inverse, collèges et lycées scolariseront environ cinq cents élèves supplémentaires dans l’académie pour atteindre près de 120 000 ados.
Pour cette rentrée, 159 emplois d’enseignants seront créés dans les établissements de l’académie. C’est le dernier effort consenti par François Hollande, qui avait promis l’ouverture de 60 000 postes durant le quinquennat précédent. Malgré cela, il manquera toujours des enseignants en espagnol, maths, techno ou philo. Faute de candidats, le rectorat n’a pas de profs à mettre en face des postes. Un comble. Des contractuels souvent dépourvus de formation pédago- gique seront appelés en renfort. Mais, nouveauté cette année, même le premier degré aura recours à cette main-d’œuvre à durée déterminée. « Pour que l’année se passe bien, il faut une quinzaine d’enseignants en réserve, indique Mathieu Menaut, du Snuipp-FSU. Cette fois, tous les remplaçants seront affectés dès la rentrée. Les contractuels assureront donc les remplacements. » La faute à des « départs en retraite importants, au recours aux temps partiels et à une certaine crise des vocations ». Heureusement, comme chaque année, tous les élèves auront un prof devant eux. C’est la magie de la rentrée.
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