Quand les villes jouent les Youtubers

« Happy Poitiers », « #VenezVoir Châtellerault », « Parce que Neuville ! »... Sur la Toile, les communes de la Vienne rivalisent de créativité pour vanter leurs atouts. Pour coller aux codes des jeunes générations, les municipalités se sont emparées de l’image qu’elles intègrent à leur communication digitale.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

« Because I’m happy, clap along if you feel… » Rappelez-vous, au printemps 2014, le tube « Happy » du chanteur américain Pharrell Williams passait en boucle sur les ondes. En France, les grandes villes s’emparaient de la tendance pour mettre en scène leurs habitants sur Youtube. 3 millions de vues pour Paris, 1,4 million pour Angers, 350 000 pour Bordeaux... et plus de 70 000 pour Poitiers. Pendant quatre minutes, Poitevins et lieux emblématiques de la ville partageaient l’écran. « La Ville nous a contactés pour mettre en avant le patrimoine local et fédérer les habitants, explique Benoît Dujardin, gérant de Momentum Productions, qui a réalisé le clip. La vidéo a l’avantage de pouvoir être diffusée massivement sans grandes dépenses publicitaires. »

De l’aveu même de Dominique Djian, directrice de la Communication de Poitiers et Grand Poitiers, « l’image est le meilleur moyen de se mettre en avant ». « Ces formats courts sont aussi très efficaces pour transmettre des informations. Cela nous permet, par exemple, d’annoncer ou de revenir sur des événements forts. » Ces reportages sont ensuite diffusés via Youtube, Facebook et Twitter, où ils créent de l’interaction avec les internautes.

La sous-préfecture de la Vienne a elle aussi sauté le pas, grâce à ses acteurs économiques. Le Radec, le Gic, Châtellerault ça bouge et le BNI se sont mobilisés autour de la réalisation du clip #VenezVoir, destiné à « prendre le contre-pied de l’angle adopté par les grandes chaînes de télévision », explique Jean-Marc Couhé, président de Châtellerault ça bouge. « Les journaux télévisés dépeignent souvent Châtellerault comme une ville morte, désertée par les commerçants et où les emplois disparaissent. Dans cette vidéo, nous poussons la caricature à l’extrême, mais dans le sens inverse, pour inciter les investisseurs, commerçants, salariés et touristes à venir voir par eux-mêmes. »

« Varier les supports »

Poitiers et Châtellerault ne sont pas les seules à s’appuyer sur la vidéo pour communiquer. Même les plus petites communes s’y sont mises. Neuville-de-Poitou a « choisi de s’en emparer pour varier les supports auprès des habitants ». Pilotée par « une équipe municipale jeune », la communication de la Ville « se fait désormais au travers des réseaux sociaux, des bulletins municipaux, de la presse locale... », argue Isabelle Capet, adjointe au maire en charge de la Communication.

Les 22 et 23 septembre prochains, le film « Parce que Neuville ! », réalisé par Sophie et David Henry, sera projeté au cinéma Majestic. Plusieurs festivités seront organisées par la Mairie. « Nous avons voulu impliquer les habitants en les faisant participer au tournage. La vidéo est certes un support de communication relativement nouveau, mais elle est aussi un formidable vecteur de lien social. »

En matière de vidéo, Neuville n’en est pas à son coup d’essai. La commune poitevine fait l’objet d’une publicité de Bouygues Telecom, vantant la bonne couverture 4G de la zone. « Nous avons d’excellents retours de la part des Neuvillois, qui sont fiers de voir leur ville à la télévision. » De Youtube au petit écran, il n’y a parfois qu’un pas.

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