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Aujourd'hui
Florian Baudrou, made in China
Florian Baudrou. 42 ans. Châtelleraudais d’origine, Hongkongais d’adoption, entrepreneur en Chine. Bosseur et déterminé. S’est construit à travers des rencontres et des projets. Accro au piano.
Dans son salon de la rue Bourbeau, à Poitiers, Morgan Charroneau voit passer « des Poitevins de tous âges et de toutes catégories socioprofessionnelles ». Le carnet de rendez-vous du tatoueur du centre-ville est rempli. Et pour cause. « Le tatouage n’est plus l’apanage des voyous, sourit le gérant de Morgan Inks. Je vois des banquiers, des bijoutiers, des étudiants passer le seuil de ma porte. Et de plus en plus de retraités ! Je pense qu’ils s’émancipent plus qu’auparavant. » Devenu « cool », par l’intermédiaire des stars du cinéma et du sport qui en portent, le tatouage séduit également les personnes mutilées. « Depuis quelques années, nous recevons une clientèle d’un nouveau genre, pour laquelle nous créons des trompe-l’œil sur des cicatrices ou des brûlures. » Au-delà de l’esthétisme, le tatouage devient un recours pour réparer les corps.
D’ordinaire cantonné à son statut d’œuvre d’art, il s’impose désormais comme une alternative à la greffe de peau dans le cadre de certaines interventions chirurgicales. C’est le cas, par exemple, pour la reconstruction mammaire, à l’issue de laquelle certaines patientes profitent d’une dermopigmentation temporaire pour redessiner leurs mamelons. Cette technique, maîtrisée par une poignée de tatoueurs, permet également de masquer des cicatrices ou de créer l’illusion d’une pilosité à la suite d’une chimiothérapie. S’il intervient dans le cadre d’une Affection de longue durée exonérante (ALD), le tatouage est remboursé par la sécurité sociale.
« Un art à part entière »
Au-delà, le boom du tatouage se confirme d’année en année. En France, on recense plus de quatre mille professionnels, soit deux fois plus qu’il y a cinq ans et... quarante fois plus qu’il y a vingt ans ! « Lorsque j’ai commencé à exercer, nous n’étions qu’une centaine à l’échelle nationale, argue Raphaël Giraudeau, gérant d’Utopia Tattoo, rue Charles Gide. Rien qu’à Poitiers, nous sommes désormais une dizaine. La concurrence est saine, il y a du travail pour tout le monde. »
À 36 ans, Thomas Leclerc vient de passer sur la table pour la première fois. Cet ingénieur, salarié d’un groupe aéronautique, a opté pour une création originale de son tatoueur, sur le haut du dos. « J’en suis à peu près à la moitié des séances, explique- t-il. C’est moins douloureux que je ne pensais. Jusqu’à maintenant, j’étais freiné par le regard de mes proches. Aujourd’hui, se faire tatouer n’a plus rien de rebelle. C’est un art à part entière. » Un propos confirmé par Morgan Charroneau, qui estime que « le tatouage entre petit à petit dans les mœurs ». Thomas a déboursé environ 500€. La fourchette de prix est très large, en fonction de la renommée de l’artiste, de la taille et de la complexité du dessin.
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