2017, la rentrée test

La réduction des effectifs promise par le Président Macron ne concernera finalement à la rentrée que les CP des Réseaux d’éducation prioritaires renforcés (Rep+). Les syndicats sont sereins, même s’ils s’inquiètent déjà des répercussions sur le nombre d’enseignants.

Romain Mudrak

Le7.info

Douze élèves. C’était l’objectif fixé par le candidat Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Désormais élu, le nouveau Chef de l’Etat a renouvelé sa promesse, avec un calendrier de mise en œuvre plus étalé. A la rentrée de sep- tembre, seuls les CP des Réseaux d’éducation prioritaire renforcés (Rep+) seront concernés. Ils sont quatre dans l’académie, dont l’un à Châtellerault autour du collège George-Sand.

Plus précisément encore, les écoles Lakanal, Lavoisier, Carême et Prévert bénéficieront normalement d’un enseignant supplémentaire pour dédoubler les classes de CP. Côté locaux, cette réforme ne devrait pas poser de gros problèmes car les capacités de ces établissements sont relativement importantes. Mais d’où viendront les nouveaux professeurs des écoles ? De source syndicale, le Directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen) pour la Vienne devrait piocher dans les brigades de rempla- çants. De quoi déjà inquiéter Mathieu Menaut, porte-parole du Snuipp-FSU, qui estime que « ces postes devaient servir à remplacer les collègues en formation... »

Snuipp-FSU comme SE-Unsa, dont le poids est important dans le premier degré, portent toutefois un regard « positif » sur cette réforme, dont l’objectif vise à réduire le nombre d’élèves par classe en zones difficiles. Ce constat est d’autant plus vrai que le Dasen ne devrait pas toucher à un autre dispositif très apprécié des enseignants : « Plus de maîtres que de classes ». Mais quid de la rentrée 2018, qui mobilisera davantage d’enseignants ? La réforme concernera alors les CP et les CE1 des Rep et Rep+, soit une soixantaine d’écoles dans l’académie. Le SE-Unsa fait déjà circuler une pétition avec un message clair. En résumé, ne déshabillez pas Pierre pour habiller Paul... Selon le ministère, 5 000 postes devraient être créés en parallèle pour mener cette action.

 

Les parents du Planty contre les classes surchargées
A Buxerolles, l’association de parents d’élèves de l’école du Planty plaide depuis deux ans pour l’ouverture d’une classe en élémentaire. « Les onze classes sont à une moyenne de 26,5 élèves. On annonce déjà 28 dans certains niveaux à la rentrée », souligne Cécile Girande, co-présidente de l’APE. Avec la réforme de l’éducation prioritaire, ils craignent en plus de perdre l’enseignant supplémentaire lié au dispositif « Plus de maîtres que de classes ». D’autant que l’école n’est pas en REP. La contestation pourrait monter d’un cran si la suppression évoquée d’un poste en maternelle, qui a surpris tout le monde, était confirmée. Les décisions seront prises par le rectorat le 22 juin.

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