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Générosité
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Nous vous le révélions en exclusivité dans nos colonnes, le CHU de Poitiers s’est porté candidat à l’accueil de l’une des douze plateformes de séquençage à très haut débit du génome(*), annoncée par l’ancien gouvernement, à l’horizon 2022. Si les deux premières devraient échoir à Paris et Lyon, l’établissement a bon espoir s’agissant du deuxième appel à projets. Et cela même si le siège de cette plateforme atterrira à Bordeaux. Jean-Pierre Dewitte l’a indiqué mercredi dernier, en marge de la présentation de la 23e édition de Sport & Collection. Quoi qu’il en soit, « son » CHU a choisi d’acquérir un appareil de séquençage à très haut débit de dernière génération. Coût de l’investissement : 1M€. L’intérêt consiste à séquencer les 23 000 gènes du génome humain et à déterminer d’éventuelles anomalies.
Vers des essais précoces
« A titre d’exemple, illustre le Pr Christophe Burrucoa, chef du laboratoire de bactériologie, nous pourrons, à partir du sang d’une femme enceinte, analyser le génome de son bébé et repérer une trisomie, ce qui permettra d’éviter l’amniocentèse et les risques associés ». Au-delà, l’équipement servira principalement en cancérologie, où l’analyse des tumeurs permet d’offrir des traitements toujours plus pointus et personnalisés à chaque patient. « Nous séquençons les tumeurs sur des gènes bien particuliers, connus pour être pathogènes et concernés par des thérapies cibles qui ont des autorisations de mise sur le marché, abonde Lucie Karayan-Tapon, responsable du service de cancérologie biologique. Nous séquençons aussi d’autres gènes qui n’ont pas encore leur autorisation, mais pour lesquels on peut propo- ser aux patients des essais précoces. Le CHU, justement, a été accrédité pour ces essais précoces. »
Une France génomique
Dès la rentrée, des Réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) moléculaires mettront bio- logistes, médecins, chirurgiens et cliniciens autour de la table. Avec un objectif : évaluer la nécessité de faire bénéficier d’un essai précoce à des patients atteints d’un cancer métastasique et en récidive. Le séquençage à très haut débit s’inscrit aussi dans un cadre encore plus collaboratif. Car les données issues de tous les CHU équipés d’un appareil de séquençage à très haut débit seront, à terme, stoc- kées dans une immense base de la France génomique. Quand la bio-analyse et l’informatique se transforment en espoir pour les malades.
(*) Labellisées par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Photo CHU de Poitiers/communication.
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