Comme au niveau national, la Vienne a écarté les partis tra- ditionnels de la route de l’Elysée. Macron s’impose dans les villes, Le Pen dans la ruralité et Mélenchon décroche la palme du meilleur second rôle. Les regards sont déjà tournés vers les Législatives...
A 20h, dimanche soir, l’heure était à l’euphorie au QG poitevin d’Emmanuel Macron. Une trentaine de militants s’étaient donné rendez-vous au 16 Carnot pour découvrir les résultats du premier tour de l’élection présidentielle. Et ils n’ont pas été déçus. Dans la Vienne, le candidat d’En Marche est arrivé en tête avec 24,88% des voix. Idem à Poitiers et à Châtellerault, où il obtient respectivement 27,62% et 23,67%. On attendait Marine Le Pen en deuxième position. Dans le département, la « surprise » est venue de Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu plus de 49 000 voix, soit 20,64% des suffrages. Crédité de deux mille voix de moins, la candidate du Front National n’arrive que troisième avec 19,78% des bulletins (trois points de plus qu’en 2012). Tou- tefois, elle marque de son em- preinte les campagnes à l’image de Lencloître (32,95%), théâtre de son seul et unique déplace- ment dans la Vienne, le 3 avril. Plus globalement, les cantons de Chauvigny, Civray, Lusignan ou encore Loudun ont voté à l’ex- trême droite.
Front républicain
Pour terminer ce portrait du premier tour dans la Vienne, on constate que le Parti socialiste et Les Républicains passent à la trappe comme dans le reste de la France. Même à Poitiers, où le PS est traditionnellement fort, Benoit Hamon ne réalise qu’11,03%. Et l’abstention ? Elle reste relativement faible à 20,24% (sous la moyenne na- tionale), mais augmente de trois points par rapport à 2012. Les Poitevins se sont sentis concer- nés par le scrutin de dimanche. Qu’en sera-t-il le 7 mai ? C’est toute la question du second tour. La réserve de voix potentielle paraît faible pour Marine Le Pen. En même temps, les électeurs de François Fillon, qui a concentré une grande partie de ses attaques durant la campagne sur Emmanuel Macron, accepteront-ils de suivre la consigne de leur leader ? Idem pour les sympathisants de Jean-Luc Mélenchon. En ne se prononçant pas dimanche soir, pour le second tour, le leader de la France insoumise a jeté le trouble. Si un front républicain se formera certainement dans les prochains jours, le score ne devrait pas e?tre aussi net qu’en 2002.
Avec quelle majorité ?
Quant aux Législatives, certains y pensent déjà. Jacques Arfeuillère, soutien de Mélenchon à Poitiers, entend « poursuivre sur cet élan pour porter nos propositions à l’Assemblée ». Du côté de Macron, les candidats pourraient être dévoilés dans l’entre-deux-tours. L’enjeu est important car dimanche soir, seules les deux premières circonscriptions ont placé le candidat d’En Marche en tête. Celles d’Alain Claeys et de Catherine Coutelle, qui ne se représentent pas. Dans les deux autres circonscriptions, Le Pen a eu la faveur des électeurs..