La Journée mondiale de la plagiocéphalie, autrement dit la déformation crânienne chez les bébés, se déroule aujourd’hui. A l’image de la Poitevine Isabelle Chambon, les chiropracteurs français se mobilisent pour sortir ce phénomène de l’anonymat.
Selon l’Association française de chiropractie, un nouveau-né sur trois souffrirait d’une « déformation positionnelle » du crâne, à divers degrés cela va de soi. De la tête en « pain de sucre » à l’aplatissement léger d’une partie de l’arrière du crâne, la plagiocéphalie ne touche pas les nourrissons de la même manière. N’empêche, dans son cabinet de Montmidi, à Poitiers, Isabelle Chambon accueille de plus en plus d’enfants affectés par cette déformation aussi inesthétique que potentiellement gênante. « Jusqu’à 6-8 mois, nous pouvons agir sur la forme du crâne, relève la chiropraticienne. Au-delà des manipulations, nous donnons beaucoup de conseils aux parents pour corriger les choses. »
A l’occasion de la Journée mondiale de la plagiocéphalie, qui se déroule ce mardi 4 avril, les professionnels -ils sont huit cent cinquante en France, quatre dans la Vienne- ont d’ailleurs choisi de jouer la carte de la prévention. Au cours des prochaines semaines, ils offrent un dépistage gratuit à leurs petits patients et surtout à leurs parents. « S’il n’a pas d’incidence sur le développement psychomoteur de l’enfant, le syndrome de la tête plate peut entraîner du strabisme, des tensions articulaires... », abonde Isabelle Chambon. « De nombreuses études s’interrogent sur l’incidence d’un déséquilibre de la mâchoire, avec des pro- blèmes d’occlusion, des troubles visuel, postural ou auditifs », embraie Vincent Renard, l’un de ses confrères.
Des pressions douces
Qu’elle trouve sa source in utero, à l’accouchement ou qu’elle résulte de mauvaises positions, la plagiocéphalie se décèle et, surtout, se corrige. Les chiropracteurs travaillent ainsi sur la colonne vertébrale, en exerçant des pressions douces, des ajustements précis et indolores. Et ce même si les enfants pleurent souvent toutes les larmes de leur corps ! Mais ce travail « mécanique » s’accompagne aussi de nom- breux conseils à l’attention des parents. Alterner la position de sommeil, mettre un coussin sous la face plate du crâne, adopter un portage différent... Ils doivent mettre en place quelques changements de ma- nière à ce que bébé tourne la tête des deux côtés et retrouve une forme de crâne optimale.
Chriropracteur-ostéopathe, quelle différence ?
Il n’existe qu’une seule école de chriropractie en France, basée à Ivry-sur-Seine. Elle compte une antenne à Toulouse et forme les futurs professionnels après le bac au cours de six années d'études. Là où les ostéopathes travaillent sur l'ensemble du corps, les chiropracteurs se concentrent essentiellement sur la colonne vertébrale. CQFD.