Aujourd'hui
Malgré une activité 2013 en chute libre et des perspectives guère plus réjouissantes pour 2014, le bâtiment régional garde foi en l’avenir. C’est en tout cas le message lancé ce lundi, à Poitiers, par Daniel Ridoret, président de la FFB Poitou-Charentes.
Il aurait aimé formuler des vœux baignés de soleil et de projets foisonnants. Las, l’année de la FFB régionale et de son président, Daniel Ridoret, débute sous les mêmes funestes auspices que la précédente. Par des données chiffrées qui font froid dans le dos : une chute de 11% des mises en chantiers sur un an (d’octobre 2012 à septembre 2013) et une perte d’activité cumulée de 17% depuis 2008. « Quant à nos marges, précise la FFB, elles sont passées de 16,6% en 2008 à 9,9% à la fin 2012. »
Tandis que les « offres anormalement basses et la concurrence accrue de la concurrence étrangère » ont une nouvelle fois plombé le marché, les entreprises du BTP ont laissé bon nombre de leurs forces vives sur le carreau. « Pour 2014, hélas, nous prévoyons une nouvelle perte de 7 000 emplois », regrette Daniel Ridoret, par ailleurs peu amène à l’égard du maître d’ouvrage du chantier LGV. « Nous fondions d’énormes espoirs sur les retombées économiques de cet énorme chantier. Peine perdue. Selon les décideurs, nos entreprises n’étaient pas assez qualifiées pour certains ouvrages d’art du tracé. On se moque de qui ? »
Main dans la main avec l’Education nationale
Autre point de sarcasme, le projet d’instauration de comptes pénibilité dans les entreprises. Là encore, la FFB s’emporte. « Si vous lisez un tant soit peu la fiche de prévention qui nous a été adressée, vous constaterez qu’il s’agit d’une vraie usine à gaz. Personne, jusque-là, n’a été capable de nous expliquer comment la remplir. Nous demandons, nous, patrons de petites entreprises, que soit initiée une approche individuelle de la pénibilité, à travers un filtre médical. Toute démarche globale n’aboutirait à rien. »
Dans cet océan de quasi-désolation, Daniel Ridoret et sa paroisse extraient toutefois des raisons de… résister. En lorgnant par exemple le chantier de Center Parcs, dans le Nord-Vienne, pour lequel 70 à 80% des entreprises choisies le seront en local. Ou encore du côté du logement social et des 1709 demandes d’agrément formulées pour 2014. Beaucoup mieux qu’en 2013 !
La Fédération mise aussi et surtout sur les vertus de la formation pour redynamiser un secteur en souffrance. Elle a, à ce titre, signé hier soir une convention de collaboration avec l’Education nationale pour « la promotion des métiers du bâtiment, la connaissance de l’entreprise et l’évolution des formations ». De multiples actions de sensibilisation, en direction des collégiens, lycéens et étudiants de Poitou-Charentes, vont ainsi être initiées ou intensifiées, pour faciliter l’apprentissage, la création de nouveaux diplômes et « le rapprochement entre deux mondes qui ont tout à apprendre l’un de l’autre ».
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