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Il manque 2,7M€ à l’université de Poitiers pour boucler le budget 2013. Le 14 décembre, le Conseil d’administration a étudié et adopté les choix de l’équipe présidentielle pour l’année à venir. Mais des questions restent en suspens.
L'équipe nouvellement élue a fondé son budget sur une dotation générale de fonctionnement égale à 194,94M€. Or, le lundi suivant, le ministère a finalement alloué une enveloppe de 192,29M€ à l’établissement poitevin. « Les dotations définitives seront connues vers le 15 février. Cet écart est purement classique », estime le président Yves Jean. Problème, un rapport de l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale, réalisé en avril 2012, relève que Poitiers figure parmi quatre universités déjà surdotées au regard du modèle d’affectation des moyens utilisé par le ministère. Ce document évoque un surcroît de 122 postes. Pourquoi l’Etat ferait-il un effort supplémentaire ?
Yves Jean espère un « changement de modèle ». L’université surdotée en personnels ? Sûrement pas ! « A Poitiers, 56% des étudiants sont inscrits en Droit, Sciences éco, Lettres et Langues, Sciences Humaines et Arts. Le système actuel n’octroie que 279€ par étudiants dans ces filières, note l’intéressé. À l’inverse, la dotation est de 670€ pour les étudiants en Sciences fondamentales ainsi qu’en filière médicale, bien qu’ils soient beaucoup moins nombreux. Si on rééquilibrait le modèle, la dotation serait différente. »
Yves Jean fait partie des quinze présidents d’université qui ont envoyé une lettre reprenant ces arguments à la ministre de l’Enseignement supérieur. Jeudi dernier, la Conférence des présidents d’université (CPU) s’est déclaré « vivement préoccupée » par la situation financière des universités françaises. À côté de cela, l’Etat devrait compenser un certain nombre de dépenses liées aux cotisations retraites et à l’application de la loi Sauvadet sur la titularisation des contractuels. Mais, là non plus, rien n’est encore signé.
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