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Pauline, les seins, les collants et les transsexuels
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mardi 04 décembre 2012Étudiante à l'École européenne supérieure de l'image à Poitiers, Pauline Roland présente, ce jeudi, son second court-métrage « Chéri(e), rends moi mes collants » aux 35es rencontres Henri Langlois. Un film touchant et drôle sur les difficultés que rencontrent les transsexuels.
Espiègle et curieuse. Voilà les adjectifs qui collent à la peau de Pauline Roland. La jeune réalisatrice s'est attaquée à la libération sexuelle, l'acceptation du corps et le retour à la pudeur dans son premier court métrage d'animation « Qui n'a pas vu les seins de ma mère ? ». Elle récidive avec « Chéri(e), rends moi mes collants », un film qui touche à la transsexualité. « Un thème qui m'a toujours fasciné, lâche-t-elle. Petite fille, j'ai croisé un travesti. Je me suis demandée si c'était un ange ou un monstre. On a échangé un regard particulièrement intense. J'étais scotchée.»
Pauline a mené de longues recherches sur ce phénomène de société, avant de se lancer dans l'écriture du scénario. Elle a écumé les forums à la recherche de la perle rare qui pourrait lui raconter sa vie de transsexuel. Un jour, elle tombe sur Claude. Ou Sophie. C'est selon. Problème, 'elle'' ne veut absolument pas rencontrer la réalisatrice. «Il avait la frousse que je le dénonce à sa femme ! » Eh oui, sa femme. Car « Sophie » est mariée et père de plusieurs enfants.
Pendant de longues heures au téléphone, le transsexuel étale son existence. Comment, grâce à une paire de collants et un joli rouge à lèvres, il devient une autre. Pourquoi il a pratiqué une petite gâterie à un bel avocat, au fin fond du Bois de Boulogne. C'est tout ça que relate Pauline dans son court-métrage. Elle garde un souvenir ému de ces conversations intimes. « Finalement, j'étais devenue sa confidente ».
Avec poésie, délicatesse et humour, elle soulève d'importantes questions sur la sexualité, notre rapport à l'autre et à soi… sans toutefois donner les réponses. Pauline aime donner à réfléchir, « mais sans prise de tête ! » « Je n'aime pas ces films pseudo-intellos qui sont finalement chiants. » Aucun risque. « Chéri(e), rends-moi mes collants » est salué par la critique et le public. La cinéaste ne boude pas son plaisir. Elle savoure cette reconnaissance « magique ». « Il n'y a rien de plus beau qu'un applaudissement. Que ce soient un simple clapotis ou une véritable salve, ça me touche toujours énormément. »
Après plus de huit mois de travail intense, Pauline s'accorde une pause bien méritée. Elle fourmille de projets, comme illustrer des livres pour enfants. Une chose est sûre, elle est loin de frapper le clap de fin.
Le court-métrage de Pauline Roland, « Chéri(e), rends moi mes collants », sera diffusé le jeudi 6 décembre, au Tap, à 21h30, lors des "Côté Courts français". Sélectionnés parmi les quelque 339 films français reçus cette année, ces courts-metrages sont l'occasion pour le public de découvrir les productions de treize écoles de cinéma françaises.
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