Economie : Raffarin passe <br>à l’offensive

ZTE, Center Parcs, LGV Poitiers-Limoges… Le sénateur de la Vienne s’est exprimé ce matin sur les principaux dossiers économiques du Département. Et en a profité pour régler quelques comptes.

Arnault Varanne

Le7.info

Après plusieurs semaines de rebondissements autour du dossier ZTE, Jean-Pierre Raffarin a tenu, en personne, à clarifier les choses. Notamment sur les raisons qui auraient pu pousser le géant des télécommunications à abandonner son projet de centre européen de compétences, sur la Technopole du Futuroscope. «La vraie question que se posent les Chinois, c’est de savoir s’ils sont les bienvenus en France, abonde l’ancien Premier ministre. La deuxième porte sur l’avenir de la téléphonie en Europe et dans le monde. Concernant les difficultés locales (Ndlr : problèmes de recrutement…), elles peuvent se résoudre.»

Des discussions avec Montebourg


Selon lui, ni les soupçons de cyber-espionnage, ni le rapport de Bockel sur la cyberdéfense ne doivent entraver «les investissements étrangers en France». «J’ai vu le ministre du Redressement productif à plusieurs reprises pour le sensibiliser là-dessus, insiste « JPR ». Même si je ne partage pas ses propos sur le fait que les difficultés d’Alcatel viendraient de la concurrence chinoise, nous allons trouver des points d’entente.» De l’ambassade de Chine au gouvernement français, en passant par les collectivités locales, Raffarin remue ciel et terre pour convaincre ZTE de s’établir ici dans la durée. Aussi, il a fort peu goûté la sortie médiatique d’Alain Claeys, exprimant ses doutes sur «la réelle motivation de l’entreprise » chinoise à développer ses activités à Poitiers.

« Le sens de l’intérêt général de M. Claeys »

«Lin Cheng (Ndlr : vice-président Europe de ZTE) n’a pas compris ses déclarations, insiste le sénateur. Je l’ai rassuré sur les qualités personnelles et le sens de l’intérêt général de M. Claeys.» Tout en précisant que, «pour la première fois, une interview d'Alain Claeys a été lue en Chine». Au-delà de la querelle politique, qui relance le débat sur l’attractivité de la Vienne -« en la matière, nous sommes trop dispersés »-, l’ex-Premier ministre martèle que ZTE «n’est pas un dossier de crise ». «Ils ont déjà investi 30M€ en local. Qu’est-ce qu’on a à perdre à les aider ? Je reconnais que c’est un pari, que c’est compliqué, mais ça vaut le coup de se battre. »

Center Parcs : d’une carrière à l’autre ?

Dans le Nord-Vienne, le projet de développement du futur Center Parcs bute sur un point. Depuis plusieurs mois, Vinci veut creuser une carrière de pierre à Saint-Léger de Montbrillais, pour les besoins de la Ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux. Inenvisageable pour l’ensemble des collectivités. «Ce projet viendrait déséquilibrer la logique environnementale que nous voulons développer avec Center Parcs», estime Jean-Pierre Raffarin. Qui révèle qu’un autre site a été proposé à Vinci, en l’occurrence à Cléré-sur-Layon, dans le sud du Maine-et-Loire. «Je ne souhaite pas que l’un de deux grands projets nuise à l’autre. Je pense que Vinci et l'Etat ont compris que le consensus serait très difficile à affronter.»

LGV Poitiers-Limoges : oui, mais…

Soucieux du développement du Sud-Vienne à l’horizon 2016, Raffarin recherche actuellement des entreprises «susceptibles de s’implanter autour de la Nationale 10 ». «On a rencontré plusieurs groupes, des discussions sont en cours.» Il invite d’ailleurs les élus locaux à « ne pas négliger systématiquement les investissements routiers », même s’il juge indispensable la LGV Poitiers-Limoges. «A une condition, qu’il y ait une gare TGV dans le sud du département. Ce n’est pas ce qui coûte le plus cher… »
 

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