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Aujourd'hui
C’est le genre de ritournelle qu’ils se passeraient volontiers d’entendre. Elle résonne pourtant à leurs oreilles chaque année, entre été et automne, soulevant le même vent d’irritation chez Raphaël Hervé et Patrick Harry. Le premier est président de la Société mycologique du Poitou, le second chef de service au Centre antipoison et de toxicovigilance d’Angers. Ils ne se connaissent pas, mais ont un trait de caractère en commun : ils abhorrent l’inconscience et la bêtise humaines. Des défauts indécrottables qui trouvent leur pleine expression lorsque sonne l’« heure du champignon ». « Mon constat ?, ironise le médecin, c’est que les comportements ne changent pas. Neuf cueilleurs sur dix n’ont qu’une connaissance très limitée des variétés qu’ils rencontrent. Et pourtant, bon nombre d’entre eux continuent de ramasser n’importe quoi. »
Le propos est acerbe, mais témoigne de l’ulcération du praticien. Pour Raphaël Hervé, « les risques de confusions entre espèces sont multiples ». « Raison de plus pour ne pas tenter le Diable », abonde le mycologue. Il confirme notamment que, cette année, nos forêts pullulent d’entolomes livides, spécimens très toxiques, à l’origine de syndromes digestifs précoces et profus. « Contrairement à l’omniprésente amanite phalloïde, l’entolome n’est a priori pas mortelle, étaie Patrick Harry. Mais sur des sujets sensibles, elle peut être la cause de lésions importantes. Et il n’est pas rare que les gens la confondent avec un simple agaric. Le danger est grand, très grand. »
Inocybe mortel
Si la phalloïde demeure l’ennemi public numéro un (95% des décès lui sont imputables), la toxicité de certains champignons peut donc révéler des affections sous-jacentes et créer des « cocktails » irréversibles.
Pour la seule année 2012, le Centre antipoison d’Angers a ainsi répertorié trois cents cas d’intoxication, dont deux
mortels. « Le dernier en date concernait une personne âgée des environs de Poitiers, reconnaît Patrick Harry. Son mari et elle ont ingéré des formes toxiques d’inocybes. Le monsieur s’en est sorti. La vieille dame, elle, n’a pas survécu aux complications nées de cette intoxication. » Le CHU de Poitiers, avec lequel collabore le centre antipoison d’Angers, n’a pour sa part officialisé aucun décès intra muros. Tout juste avoue-t-il que son service d’urgences est régulièrement confronté à des cas de patients « incommodés ». Sept pour la seule semaine du 21 au 28 octobre. Ça commence à faire beaucoup, non ?
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