Joël Robuchon, retour vers le futur

Invité spécial du Futuroscope le 29 septembre, le cuisinier du siècle Joël Robuchon se confie au « 7 ». Sa terre natale, ses réussites, son avenir… Réponses de ce Top Chef made in Vienne, dont le coeur vibre pour sa passion de toujours.

Arnault Varanne

Le7.info

« Si je peux arriver une journée avant et repartir une journée après, je ne me priverai pas… » Avec la gourmandise qu’on lui connaît, Joël Robuchon se délecte déjà de sa prochaine visite dans la Vienne. Samedi, il clôturera les festivités du vingt-cinquième anniversaire du Futuroscope. Avec un défi de taille à relever: confectionner la plus grande purée de pommes de terre au monde. Un défi à la hauteur de la réputation du « cuisinier du siècle », dixit le Gault et Millau.
Au-delà, il éprouve « beaucoup de joie à retrouver son Poitou ». « Ici, je ressens toujours beaucoup de franchise et de sincérité. Je vis dans un monde sophistiqué, où ces valeurs sont peut-être moins présentes. » L’enfant du pays, né dans la Grand’Rue -« à côté de la ciergerie », précise-t-il- égrène « ses souvenirs d’enfance » comme autant de moments extraordinaires.
Du reste, il les cultive encore et encore avec ses proches, aujourd’hui éparpillés entre L’Isle-Jourdain et Benassay. « Ecrivez bien que si la maison de mon père, au lieu-dit Naintré à Saint-Benoît, est un jour à vendre, je me porterai acquéreur ! »

Plaisir et amour

Histoire de «faire le fanfaron», Joël R. s’amuse à raconter qu’une rue porte son nom à Poitiers. Vérification faite, à quelques encablures de l’avenue de la Libération, il existe bel et bien une artère Jules-Robuchon. Ça ne s’invente pas ! Sans doute un jour passera-t-il à la postérité dans sa ville. En attendant, le Top Chef s’occupe de faire prospérer ses affaires, entre Asie et Amérique. Il passe « rarement plus de trois mois par an en France ». Raison de plus pour conjuguer les mots plaisir et amour à tous les temps.
« Vous savez, pour être un bon cuisinier, il faut aimer les gens, renchérit l’inventeur de l’Atelier Joël Robuchon. Lorsque j’étais jeune chef, j’essayais de réaliser les plats les plus sophistiqués possibles. Avec l’âge, je recherche davantage d’authenticité. C’est beaucoup plus difficile de réaliser des choses exceptionnelles avec des produits simples. » Au passage, il se réjouit du succès des émissions de cuisine-réalité, lui qui aime tant transmettre son savoir. « J’y ai participé aux Etats-Unis, à Singapour. C’est formidable ! » Sans doute a-t-on déjà tout écrit sur ce personnage hors norme de la gastronomie française. Peut être faut-il ajouter un ultime qualificatif au veston du multiétoilé. La sincérité. Soixante sept ans que ça dure.
 

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