Le chantier du siècle retardé par un... triton

La LGV continue son chemin. Cet après-midi, le Préfet de région a mis en place le comité de suivi des mesures compensatoires. En clair, un groupe de travail composé, entre autres, d'associations écologiques et chargé de veiller à ce que les tractopelles n'abîment pas la faune et la flore protégées. Comble du hasard, on a appris ce matin, dans les colonnes du Figaro, que le «chantier du siècle» est actuellement interrompu, sur un point restreint du tracé, car une race de tritons très rare a été découverte dans une mare de Pliboux, au sud des Deux-Sèvres.

Romain Mudrak

Le7.info

De la même manière, en Gironde, la mise au jour d'une espèce protégée d'ail rose sur le tracé a retardé les travaux de deux mois cet été. « Nous prenons la question environnementale très au sérieux. Nous connaissions les règles dès le départ. Ça fait partie de la vie du chantier », a déclaré, cet après-midi, Hervé Tricot. Le président de Cosea, filiale du groupe Vinci chargé de construire la LGV Tours-Bordeaux, a précisé que le chantier était tellement grand que « les salariés pouvaient être affectés ailleurs », en attendant une fameuse mesure compensatoire.

Il confirme néanmoins les informations sur l'impact économique de ces contraintes environnementales, dévoilées dans Le Figaro par son collaborateur, Erik Leleu, DHR du groupe  : « Cet été, à cause de la suspension des travaux, nous avons recruté quatre cents personnes au lieu des six cents prévus. »

Le préfet confie que de telles zones à enjeu environnemental couvrent une surface totale de « 400 hectares » sur le tracé. Pas de quoi l'effrayer pour autant  : « On doit être vigilant, mais le chantier n'a pas de retard pour le moment. » Autrement dit, la date de mise en service de la ligne, prévue à la mi-2017, tient compte de ces aléas. 

Les tritons deux-sévriens seront déplacés dans les prochaines semaines, quand un autre terrain aura été trouvé pour les accueillir et que toutes les formalités administratives auront été accomplies. Il ne manquerait plus que le tribunal s'en mêle ! Pour l'anecdote, les 340 km de parcours comportent 800 points de passage aériens et souterrains pour laisser la voie libre aux animaux. 219 espèces protégées sont actuellement dénombrées.

 

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