Tué de soixante coups de couteau

L’affaire du meurtre de Saint-Benoît perpétré jeudi dernier a été élucidée. La victime est un marginal d’une quarantaine d’années. Son bourreau, un adolescent de 17 ans et demi pris d’un « déchaînement de violence inouï » selon le procureur de la République de Poitiers, Nicolas Jacquet. Il a également été inculpé pour tentative de meurtre sur une femme.

Arnault Varanne

Le7.info

Il dort depuis hier dans une prison pour mineurs de la région nantaise, mis en examen pour meurtre et tentative de meurtre. Et risque jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. Après son double coup de folie de jeudi dernier, l’adolescent poitevin de 17 ans et demi -originaire du quartier de Bel-Air- a quitté la Vienne. En reconnaissant les faits, devant les enquêteurs de la police judiciaire et de la Direction départementale de la sécurité publique. C’est bien lui qui, après une après-midi alcoolisée à Saint-Benoît, près de Poitiers, a asséné « une soixantaine de coups de couteau » à son compagnon de boisson, un marginal de 40 ans, avant de tenter de brûler son corps. Sans aucun doute le résultat d’une violente dispute…

C’est encore lui qui, un peu plus tard dans la soirée de jeudi (22h15), a récidivé sur une femme de 50 ans, qui rejoignait son domicile de la route de Gençay, après avoir assisté au concert de Christophe Willem. La malheureuse s’est en tirée avec un coup de couteau dans le flanc, avant d’être secourue par ses voisins, qui ont mis son agresseur en fuite. « Il a reconnu les faits, expliquant qu’il avait besoin d’argent », indique le procureur de la République de Poitiers, Nicolas Jacquet. D’abord interpellé lundi dans le cadre de cette agression à l’arme blanche -son portable a été géolocalisé-, cet ancien élève de seconde d’un lycée professionnel poitevin, en rupture de ban familial, a très vite été soupçonné dans l’autre affaire, de meurtre celle-là.

« Très calme et sans remords »


«La mère de la victime a signalé la disparition de son fils hier (ndlr : mardi) et il se trouve que les deux hommes étaient en lien. Une importante enquête de voisinage a par ailleurs permis de recouper les informations données par la femme agressée près de son domicile », poursuit le procureur de la République. Dans cette sordide affaire, deux autres mineurs ont été inculpés. Un jeune homme de 17 ans et sa copine de 16 ans ont été témoins de l’homicide et sont donc poursuivis pour non-assistance à personne en danger et non-dénonciation de crime. Connu des services de police, le premier cité a été placé sous contrôle judiciaire et devrait intégrer un centre éducatif fermé.

Face aux policiers, qui l’ont interrogé en début de semaine, le « meurtrier de Saint-Benoît » est apparu « très calme » et n’a « pas semblé exprimer de remords ». Un décalage complet avec les actes perpétrés quelques jours auparavant. Avant de fuguer fin août, cet adolescent sans problème apparent vivait avec son père et son grand frère. Il semblerait qu’une banale querelle soit à l’origine de sa fuite. « Il avait décidé qu’il vivrait désormais dans la rue, ayant même acheté un duvet », complète Nicolas Jacquet. Jusqu’à cette sanglante journée de jeudi. La coopération entre les services de police judiciaire et ceux de la Direction départementale de la sécurité publique a sans doute été déterminante dans le dénouement des deux affaires.
 

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