La mue du papillon

La vie n'a pas toujours été tendre avec Marie-Pierre Boudet. Pendant près de vingt ans, elle a été agent d'assurance, avant de connaître quelques travers avec sa compagnie. Aujourd'hui, la sophrologue n'a qu'une devise : ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

Florie Doublet

Le7.info

La yourte rouille et ocre trône au milieu du jardin. À l'intérieur, des chaises pliantes sont sagement alignées, des coussins rouges entassés dans un coin et un poêle vient réchauffer l'ambiance. L'endroit respire la sérénité. « J'adore, sourit Marie-Pierre Boudet. Il s'agit du seul habitat classé au patrimoine mondial de l'Unesco. »? La Poitevine de 54 ans y a installé son cabinet de bien-être. Elle prend soin des corps et propose des séances de sophrologie, de reiki (méthode traditionnelle japonaise de détente).

Elle a nommé sa petite entreprise « La Maison des papillons ». Ce nom lui a été inspiré par une légende… Un jeune papillon avait toutes les peines du monde à sortir de sa chrysalide. Un homme passa par là et, voyant le petit insecte lutter pour se libérer, voulut lui faciliter la tâche. Il sortit un canif et dégagea une ouverture. Le papillon tenta de s'envoler mais, trop faible, resta cloué au sol. « Les épreuves de la vie nous rendent plus forts, analyse Marie-Pierre. Il faut d'abord lutter, pour pouvoir ensuite voler de ses propres ailes. »?La sophrologue a fait de cette fable une véritable philosophie. « Les difficultés nous font grandir, assène-t-elle. C'est un beau cadeau d'avoir des obstacles à franchir. Aujourd'hui, j'ai enfin trouvé ma voie. » Mais, pour cela, il a fallu traverser un chemin long et tortueux.

Tomber pour mieux se relever

À 18 ans, son Bac en poche, Marie-Pierre devient conseillère en assurances. « Il s'agit d'un vrai métier, passionnant, où l'on se met au service des gens. » Elle monte sa propre agence au côté de son mari. Malgré les remous de l'existence, Marie-Pierre s'accroche. « Après quatorze ans dans la même boîte, on a eu envie de progresser et d'acquérir un portefeuille de clients plus étoffé. » Le couple quitte la Corrèze, où il était installé, pour Poitiers. Mais, là encore, tout ne se passe pas comme prévu.

Le chiffre d'affaires annoncé par la compagnie s'avère inexact… Tout s'écroule : l'argent investi part en fumée et le rêve d'une vie s'effondre. Marie-Pierre est « anéantie ». Elle sombre dans une profonde dépression, alors que la bataille juridique bat son plein. ?Pour sortir la tête de l'eau, elle consulte des psychiatres, des thérapeutes. « J'ai vidé mon sac, mais cela ne suffisait pas. » Sa douleur psychique empiète sur sa santé physique. « Il fallait agir sur le mental, mais aussi sur le corps », résume-t-elle.

La découverte de méthodes de relaxation différents la « sauvent ». Elle se forme à ces multiples techniques pour en faire bénéficier les autres. « Parce qu'aider ceux qui en ont besoin, c'est la chose que je fais le mieux. » ?Presque dix ans plus tard, Marie-Pierre ne regrette pas ce virage à 360°. « J'ai quitté un milieu toxique, où tout n'est qu'argent, pour une vie qui me correspond pleinement. »  Le papillon a enfin déployé ses ailes.

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