Téléski de Moncontour : Tenez bon la vague !

Mon nom est Pipeau le carpeau. Je suis né,il y a moins d’un an,dans les eaux paisiblesdu Lac du Gué duMagne, à Moncontour.Paisibles ? Enfi n, lanuit. Car le jour, mesécailles tremblentde voir des nuéesde jeunes fous fairela ronde en surface,drôles d’engins auxpieds.

Chez moi, on ne rigole pas tous les jours. Entre ma mère qui n’arrête pas de me foutre la honte, devant quelques «carpettes» aguicheuses auxquelles je me refuse systématiquement, et la frénésie de mon lieu de naissance, mes journées sont une mer à boire. Aussi n’hésite-je jamais à applaudir de toutes mes nageoires quand, là-haut, ils n’arrivent pas à tenir la vague.
Non mais, c’est vrai, y’en a marre de leurs farandoles. Et que j’te tourne, et que j’t’éclabousse. Certains me cassent même les ouïes à crier leur joie -ou leur peur- de fendre l’écume. Et ça peut durer des journées entières. Faut bien comprendre que ça devient saoulant, pour un jeunot comme moi, de se faire enquiquiner par des gamins à peine plus vieux que soi. Leur sport prend le nom générique de « téléski » et est en effet accessible dès l’adolescence.
A force de les voir tournoyer, je me suis résolu à mener ma petite enquête. Et j’ai appris que depuis l’an passé, la société d’exploitation au Gué du Magne avait changé, car reprise, sous le label T.N.M.(«Téleski nautique de Moncontour»), par quatre jeunes associés passionnés, Alexandre Desbuisson, Romain Bonvallet,Rémi Smadja et Raphaël Ficarelli.

650 mètre de ronde aquatique

De mars à début novembre (bonjour les vacances pour ma pomme !), ceux-là proposent donc, à des individuels ou à des groupes, de chausser kneeboard (ça, c’est pour les débutants), wakeboard, planche et autres skis et de s’élancer sur le grand tourniquet du site. 650 mètres de câbles métalliques, auxquels ils sont reliés par une corde et une poignée… Et voilà, c’est parti pour l’aventure. Euh… Sauf qu’il faut tenir le coup. Car à chaque virage un peu sec, c’est tension maximale dans les bras et la quasi certitude de se retrouver à la baille. Tiens, l’autre matin, une jeune femme néophyte s’y est attelée. Trois essais, trois fois cent mètres, deux virages seulement négociés. Quelle poilade. Enfin pour moi ! Une semaine après, il paraît qu’elle avait toujours un mal de chien aux épaules. Eh oui, c’est physique le téléski.

Moi, perso, ça ne me branche pas trop. Pas plus le tour de piste que les sauts promis par les huit tremplins disséminés sur le parcours. Allez, quand même, un peu d’honnêteté. Je dois bien reconnaître qu’une fois passés les premiers émois, les gaillards du dessus savent faire de belles choses. Et un looping, un ! Il m’arrive même de prendre ma plus belle pose, à fleur d’eau, pour admirer leurs circonvolutions. Comme quoi, je ne suis pas bégueule. Un jour, qui sait, je me mettrai à leur place. Après tout, quand ils se cassent la figure, ils sont si souvent à la mienne. C’est décidé, demain, je leur présentemes carpettes.