mardi 24 décembre
Au cours d’une cérémonie organisée ce matin, place Leclerc, le Colonel LoÏc Mizon, 44 ans, a pris la succession du Colonel Marc Conruyt à la tête du Régiment d’Infanterie- Chars de Marine de Poitiers. Entretien…
Colonel, vous avez déjà servi au RICM par le passé. Quel sentiment ce « retour aux sources » vous inspire-t-il ?
« Il est vrai que j’ai déjà consacré une dizaine d’années de carrière au RICM. D’abord à Vannes, comme chef de peloton, puis à Poitiers, en 1998, comme commandant du 1er escadron et, enfin, en 2008, en tant que chef du bureau opérations instruction. L’expression « retour aux sources » ne me gêne en aucun cas, car ce régiment fait partie intégrante de ma vie. »
A-t-il changé depuis votre départ ?
« Beaucoup moins que la ville, que je redécouvre avec plaisir. Quelle est belle cette place de la mairie ! Non, fondamentalement, le RICM n’a pas changé, ni dans son cœur, ni dans son âme. En revanche, il a été structuré différemment, pour mieux rationaliser ses soutiens aux forces combattantes. Je suis loin d’arriver en terrain inconnu. Ce régiment a une histoire riche et héroïque, ses hommes sont des soldats de premier rang, son fonctionnement parfaitement rodé. En cela, je ne révolutionnerai pas le travail effectué par mon prédécesseur, Marc Conruyt, qui est un ami et un formidable officier. »
Quelle empreinte espérez-vous laisser sur ce régiment ?
« Je crois être quelqu’un d’assez ouvert. Sur le monde, sur ma relation à la nation et au territoire. Et je sais déjà que je vais aimer mes hommes. Aimer ne veut pas dire que l’on ne peut pas commander. Aimer ceux avec qui on travaille fait avancer plus vite. Etre au cœur de l’humain, c’est, selon moi, établir un respect réciproque et constructif. »
Vous relevez le Colonel Conruyt, la semaine prochaine, à la tête de la force Licorne en Côte d’Ivoire. Pour combien de temps ?
« Je pars trois mois et rentrerai, à l’issue de cette mission, avec l’ensemble de mes hommes du 4e escadron de combat et de l’escadron de commandement logistique. Toutes nos troupes seront alors regroupées à Poitiers, après le retour, il y a peu, de nos deux escadrons en poste au Tchad et à Djibouti. La prochaine opération n’interviendra pas avant 2013. On peut penser que ce sera de nouveau en Afrique. Mais le monde bouge et on ira là où le président de la République nous dira d’aller défendre les intérêts de la France. »
Le colonel Loïc Mizon est né le 20 septembre 1967 à Neuilly-sur-Seine. Marié et père de quatre enfants, il est Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre national du Mérite et titulaire de la Croix de la valeur militaire et de nombreuses autres décorations.
Promu colonel en 2010, il œuvrait depuis cette date au centre de planification et de commandement des opérations de l’Etat major des armées (EMA/CPCO), au sein de la cellule de conduite des opérations sur le continent africain. A ce titre, il dirigeait la cellule de crise Côte d’Ivoire, pendant les événements politiques de décembre 2010 et mai 2011.
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