mardi 24 décembre
Sous contrat avec le Stade poitevin jusqu’au 30 juin, Olivier Lecat ne sait plus à quel saint se vouer. Les portes de l’équipe de France s’étant subitement refermées, l’entraîneur champion de France 2011 redoute de ne pas avoir de boulot à la rentrée. Explications amères…
Olivier, quelle réaction la nomination de Laurent Tillie à la tête de l’équipe de France vous inspire-t-elle ?
« Je ne vous apprendrai rien à vous disant que je suis extrêmement déçu. Mais si on ne veut pas l’être, il faut éviter de se porter candidat. C’est la loi du sport, je respecte la décision prise et souhaite bon vent à Laurent et sa nouvelle équipe. A dire vrai, certaines attitudes m’avaient laissé comprendre que mon nom ne serait pas retenu. Des gens ont pris leurs responsabilités, ils doivent désormais les assumer. Personnellement, j’ai vécu de grands moments avec la sélection et je pensais pouvoir lui apporter encore davantage. Mais il faut se faire une raison. L’équipe de France n’appartient à personne. Pas plus à moi qu’à d’autres. »
C’est une belle opportunité qui s’enfuit. Où en êtes-vous aujourd’hui de vos projets professionnels ?
« Où en suis-je ? Ça, c’est une bonne question. Eh bien, disons que je n’ai pas beaucoup avancé. Mon contrat avec le Stade prend fin le 30 juin et je ne sais pas du tout ce que je vais faire au-delà. J’ai bien eu deux ou trois touches, à l’étranger notamment, mais rien de très clair. Aujourd’hui, je suis dans la peau d’un gars qui a de fortes chances, ou plutôt de gros risques, de ne pas avoir d’employeur à la rentrée. Je sonde, je prends du recul, je mets en place mes idées. Mais je ne me fais pas d’illusions. J’aurai du mal à trouver quelque chose avant le milieu de la prochaine saison. »
Et si le Stade poitevin vous relançait pour la N1 ?
« Déjà, il faudrait qu’il soit sûr de jouer en N1. Moi, je ne sais même pas si le club a pu s’engager à ce niveau à temps. Les seules infos que j’ai, ce sont celles que je lis dans les journaux, c’est un comble. Le pire, dans ma situation, c’est le silence. Personne, je dis bien personne, n’a pris le soin de me passer un coup de fil ces dernières semaines, ni pour me demander comment j’allais, ni pour me parler de l’avenir du club, ni même pour me dire merde. Personne. C’est comme si je n’existais plus. »
Ça vous rend amer…
« Le mot est faible. J’ai beau être blindé, je trouve le procédé écœurant. Une telle amnésie, c’est à mourir de rire. Mais je crois qu’on paie toujours ses fautes et le mal que l’on fait. Quant à moi, vous pouvez me faire confiance. Je ne suis pas rancunier, mais j’ai beaucoup de mémoire. »
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