Place Leclerc, un an après

Depuis juin 2011, les Poitevins foulent les nouvelles dalles de la place Leclerc. Comment la jugent- ils ? Ont-ils réussi à se l’approprier ? Témoignages…

Florie Doublet

Le7.info

21 juin 2011. Le funambule Paul Aour traverse de bout en bout la toute nouvelle place Leclerc, à plusieurs dizaines de mètres d’altitude. Cette inauguration en grande pompe est restée dans toutes les mémoires. Mais jeudi, les acrobates devront garder les pieds sur terre. Car c’est en musique que l’on fêtera le tout premier anniversaire de cette place d’Armes « new-look ». Les Poitevins sont-ils séduits par le nouveau visage de Cœur d’agglo ? Pour Jacques,
64 ans, « Poitiers est devenue une ville magnifique ». Un enthousiasme que Jordan, 20 ans, partage sans réserve.
 « Je trouve l’esplanade vraiment belle, propre et spacieuse. » Son amie Marine ne partage pas son avis, estimant que le lieu « manque de convivialité ». « Les réverbérations sont insupportables ! »
Bernard Cornu balaie ces remarques d’un revers de la main. L’adjoint à l’Urbanisme de la Ville évoque  « des remontées positives ». « Poitiers a bougé, elle est plus séduisante et attractive », persiste l’élu. Cependant, certaines critiques restent vives, notamment celles liées aux problèmes de circulation et de stationnement. « Je comprends que la piétonisation du centre soit déconcertante, poursuit-il. De nouvelles habitudes sont à prendre. » Les lycéens de Victor-Hugo, eux, ne connaissent pas l’angoisse du parking complet. Quelques mètres à peine séparent leur bahut de la place Leclerc.  Assises sur le rebord de la nouvelle fontaine -qu’elles trouvent « mal située » au passage-, Emily et Coralie profitent de leur pause déjeuner. « Avant, c’était carrément moche, déclarent les deux lycéennes. On apprécie davantage les balades dans le centre entre deux cours. En plus, les arbres ont commencé à pousser ! En revanche, la façade du Printemps est pourrie, ça gâche tout. »  Ça, on le savait déjà !

 

Quel bilan pour les commerçants ?

En janvier 2011, le « 7 » publiait une enquête révélant l’impact de Cœur d’agglo sur les commerces du centre-ville. Près de 56% des personnes interrogées signalaient alors une baisse d’activité (septembre-décembre 2010). Et aujourd’hui, le baromètre
de la satisfaction est-il à la hausse ? « De nouveaux commerces s’installent, c’est un indice », affirme Claude Lafond, président de la Fédération des agents économiques (FAE). Ce discours enthousiaste n’est pas partagé par tous ses confrères. À l’image des gérantes d’un salon de coiffure de la rue Magenta. « Notre chiffre d’affaires a baissé de 30% depuis le début de Cœur d’Agglo. » Même son de cloche pour Josiane Cognacq. « Avant, les gens se garaient deux minutes pour aller chercher leur baguette, décrypte la gérante de la boulangerie de la place Leclerc. Désormais, c’est impossible. » Céline Delage, elle, a ouvert « Le Bonheur est dans le thé », rue Carnot, en décembre 2010 et se félicite de tenir « le seul restaurant bio de Poitiers ». Même les travaux « longs et violents » n’ont pas découragé « la clientèle fidèle » de pousser la porte de l’établissement. La conclusion de Claude Lafond est résolument… optimiste. « Le centre-ville s’organise désormais des deux côtés de la place, plutôt que du côté nord. Plus on peut se promener, mieux c’est pour le commerce. » CQFD.   

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