À gauche toute !

Aux réélections attendues d’Alain Claeys, Catherine Coutelle et Jean-Michel Clément (PS), le deuxième tour des législatives a ajouté une vraie surprise, avec l’élection de Véronique Massonneau (EELV) dans la quatrième circonscription.

Elle se pince pour y croire. Quelques heures après le verdict des urnes et avant un passage sur France 3 Poitou-Charentes, madame la nouvelle députée de la quatrième circonscription savoure son triomphe. «J’avais assez peur du vote en Nord-Vienne, admet-elle après coup. Mais il ne m’a pas été trop défavorable et j’ai aussi cartonné à Châtelleraut.» Au final, la candidate écologiste de la majorité présidentielle boute Jean-Pierre Abelin (Nouveau centre) hors de son fauteuil -qu’il occupait depuis 1993- pour… 560 voix (50,67% contre 49,33%).

Très vite, tous les ténors socialistes du département ont salué sa «superbe victoire», lorgnant déjà les municipales de 2014 dans la sous-préfecture. Comme Catherine Coutelle, réélue sans l’ombre d’un doute dans la deuxième circonscription, face à l’UMP Olivier Chartier (63,24% contre 36,76%). «Je suis contente que Véronique fasse son entrée à l’Assemblée nationale, commente cette dernière. Cela prouve que, lorsque la gauche est unie, elle gagne.» Ce qui n’était vraiment pas le cas avant le premier tour, avec la candidature dissidente du maire de Naintré, Christian Michaud.

Naufrage Royal

Sur les 1re et 3e circonscriptions de la Vienne, là aussi, les duels socialo-umpistes entre Claeys et Daigre d'un côté, Clément et Delannoy de l'autre, ont tourné à l’avantage des sortants. Le député-maire de Poitiers a réalisé son meilleur score à une élection législative (65,64%), tandis que l’ancien maire de Mauprévoir dépasse aussi la barre des 60% (61,28%). Une (ré)élection plus confortable qu’en 2007, où il s’était imposé de soixante dix-huit voix…

Au-delà de ces résultats attendus, la véritable sensation de la soirée fut sans conteste le revers cinglant de Ségolène Royal à La Rochelle face au dissident socialiste Olivier Falorni (62,20%). Une déconvenue très médiatique que le Premier secrétaire du PS, Jean-François Macaire, qualifie de «regrettable». Son homologue de l’UMP Olivier Chartier évoque, pour sa part, «le comportement autoritaire Mme Royal, qui ne peut s’en prendre qu’à elle-même». Et dire que la présidente de Région aurait pu briguer l’investiture dans la quatrième circonscription de la Vienne…