Paris sur la « quatrième »

Les résultats des députés sortants dans les trois premières circonscriptions de la Vienne ne laissent planer que peu de suspense pour le deuxième tour. C’est donc vers la quatrième, détenue par Jean-Pierre Abelin, que se tourneront tous les regards.

Nicolas Boursier

Le7.info

Entre plateaux télé et radio et déplacements répétés dans les artères du centre-ville, Jean-François Macaire n’a pas encore eu le temps de manger. Il est près de 23h et le Premier secrétaire du PS local s’offre une pause salvatrice. A l’heure du bilan, le sourire est de mise. « Alain Claeys, Catherine Coutelle et Jean-Michel Clément sont fidèles au rendez-vous, explique-t-il. Pour un peu, les deux premiers se qualifiaient directement dès le premier tour. »

C’est pourtant vrai que les députés socialistes sortants ont fait fort ce dimanche, décrochant respectivement des scores de 48,44% dans la première circonscription, 47,32% dans la deuxième et 46,65% dans la troisième. Autant dire que, malgré la « mobilisation » annoncée par leurs rivaux de l’UMP, Jacqueline Daigre, Olivier Chartier et Enguerrand Delannoy, la partie risque d’être tendue, le week-end prochain, pour les représentants de l’opposition nationale. 
Au Nord, le suspense est tout autre. En poste depuis dix-neuf ans, le tenant Nouveau centre, Jean-Pierre Abelin, conserve une certaine légitimité dans son fief, avec un tiers des suffrages de la circonscription rallié sur son nom (33,79%). Ce « réservoir », de treize points inférieur à celui de 2007 (46,16%), ne paraît toutefois pas suffisant pour lui faire envisager l’avenir avec sérénité.

Soutenue par le PS, au nom de la volonté d’ouverture et de construction plurielle prônée à l’échelle gouvernementale, l’Europe Ecologie-Les Verts Véronique Massonneau a créé une petite surprise en atteignant les 20%. « Nous avions peur que le FN arrive devant elle, mais aujourd’hui, nous la pensons capable de battre le sortant », pérore Macaire. Pour cela, il faudra séduire le « dissident » Christian Michaud, tout près de sa « meilleure ennemie », avec 17,79% des voix. Et espérer que les 14,63% du FN Eric Audebert (+10 par rapport à 2007) se diluent dans les urnes. Concernant Jean-Pierre Abelin, la question est brûlante : où peut-il trouver, en une semaine, les dix-sept points manquant aujourd’hui à sa réélection ? Les scores, au premier tour, de la droite traditionnelle sont d’une insigne faiblesse et le Front National n’est pas franchement enclin à accorder son crédit au député-maire de Châtellerault. Seuls les abstentionnistes de dimanche dernier (41,85%) paraissent aujourd’hui en mesure de lui sauver la mise.
 

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