mardi 24 décembre
Le père d’une ado handicapée a cessé de s’alimenter depuis le 14 mai. Installé devant le Conseil général, Philippe Cantet conteste les propositions de scolarisation émises par les autorités.
A Poitiers, les grèves de la faim sont rares. Quand un homme cesse volontairement de s’alimenter, sa voix porte plus que les autres et les médias cherchent à connaître ses motivations. Voilà pourquoi le célèbre Huffington Post a consacré un article, il y a deux semaines, à l’histoire de Philippe Cantet.
Depuis le 14 mai, ce père de famille, originaire de Chenevelles, près de Châtellerault, a engagé une grève de la faim par dépit. Sa fille Camille, 14 ans, handicapée à cause d’une maladie rare, est déscolarisée depuis deux ans. Elle accuse un léger retard mental et éprouve des difficultés à s’exprimer. Or, selon lui, personne ne veut l’aider à intégrer une Unité localisée d’inclusion scolaire (Ulis). « En 2010, Camille a été expulsée de l’Institut des jeunes sourds de Poitiers où elle avait passé quatre années exceptionnelles », raconte le militant. C’est vrai qu’elle n’était pas sourde, mais la langue des signes était devenue son mode de communication. Il poursuit : « Ensuite, on ne lui a proposé qu’un Institut médico-éducatif inapproprié à son niveau d’autonomie. Dans ce genre de structure, elle ne pouvait pas progresser. »
Philippe Cantet cible particulièrement la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), émanation indirecte du Conseil général, qui attribue les places dans les structures spécialisées. C’est pour cela qu’il a élu domicile, jour et nuit, devant les locaux de la collectivité avec sa camionnette. Contactée par le 7, la conseillère générale en charge de la question, Valérie Champion, assure que « le 11 mai, la MDPH a proposé de prendre Camille en stage d’observation dans une Ulis, pendant un mois, avant les vacances ». « Monsieur Cantet n’a pas donné suite », conclut-elle. « C’est de la discrimination, rétorque le père de famille. On ne demande pas à un enfant ordinaire de faire ses preuves. Pourquoi l'exiger pour Camille ? La loi oblige à une scolarisation sur un an minimum. » La porte reste ouverte. Le 7 juin, une seconde commission de la MDPH devrait renouveler sa proposition de stage pour septembre.
Le jour de l’arrivée de Philippe Cantet sur la place Aristide-Briand, une riveraine lui a offert un cahier et un stylo pour qu’il puisse recueillir les témoignages de soutien écrits. Un autre lui a offert sa douche. De son côté, Francis Gattineau s’est immédiatement senti concerné par ce combat : « Ma fille de 13 ans souffre d’un retard scolaire et d’un problème d’audition. Je milite pour que son Ulis soit dotée d’une orthophoniste, car elle en a besoin. »
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