mardi 24 décembre
Une association poitevine propose à une poignée d’étudiants un grand logement meublé sous réserve qu’ils s’investissent dans leur quartier.
Loue appartement meublé, grand standing, contre engagement actif dans la vie du quartier… C’est le deal que l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) a proposé à Camille, 20 ans. Originaire de Tours, la jeune femme est arrivée en 2010 pour débuter sa licence de Droit. Elle ne connaissait alors personne et ne roulait pas sur l’or. « Je n’étais pas contre la colocation. Clairement, je n’aurais pas pu m’acheter tous ces meubles si j’avais dû m’installer seule. Je paie aujourd’hui 145€ par mois, aides déduites. »
En contrepartie, l’Afev lui a demandé d’organiser des événements pour animer la vie de Saint-Eloi, son quartier. Une mission pas si facile... « C'est compliqué de faire bouger les habitants. Pour l'instant, on s'est donc limité à notre immeuble en invitant nos voisins chez nous pour ce qu'on a appelé les apéros de l'horloge », raconte la pétillante étudiante. L'expérience se répète régulièrement depuis le début de l'année avec plus ou moins de succès. Camille espère secrètement que les plus motivés entretiendront la flamme quand elle et ses colocataires partiront à la fin de leurs cursus.
Des gens sur qui compter
Ils sont dix-huit comme Camille à s'investir dans le quartier où Logiparc et l'Afev leur louent des T5. Pour la rentrée, l’objectif de l'association consiste à porter ce chiffre à trente. L'appel est lancé ! (*) Le Lillois Corentin, 23 ans, a emménagé aux Couronneries en septembre dernier. Il s'est longtemps heurté à l'immobilisme de la population. « C'est curieux comme les gens semblent physiquement si proches dans les immeubles et restent pourtant si éloignés les uns des autres », note l'étudiant en master « Migrations internationales ». Avec ses deux colocataires, il a voulu mettre au point un système d'échange de services. Peine perdue. Finalement, son idée de semaine dédiée à l'éco-citoyenneté paraît prendre forme. Du 28 mai au 1er juin, il invite tous ses voisins de la rue des Couronneries à des projection-débats chez lui (dans la limite des places disponibles !). Des tracts seront distribués dans les boîtes aux lettres.
A Saint-Eloi comme aux Couronneries, on n'a pas l'intention de louper la fête des voisins, le 1er juin. « On entend souvent du mal sur ces quartiers. Moi qui vient d'une autre ville, je les trouve agréables et sécurisés », reprend Camille. L'étudiante a non seulement obtenu un toit, mais elle a aussi « rencontré des gens sur qui compter », assure-t-elle. Avant de conclure : « Désormais, on ne passe plus dans le couloir en baissant la tête. »
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