Le SOS du SPA

Après une année 2011 délicate sur le plan financier, l’association Secours et protection des animaux (SPA) lance un cri d’alarme. Sans redressement des comptes, cette structure de neuf salariés pourrait disparaître de la carte. En cause : une hausse des abandons et une chute des adoptions…

Arnault Varanne

Le7.info

La crise économique n’épargne personne, pas même les amis des animaux. L’année dernière, le refuge SPA de Poitiers a vu rouge avec des comptes largement déficitaires et un déficit d’exploitation de… 125 000€. Ce trou béant dans les caisses de l’association (9 salariés) ne lui permettra pas d’envisager un avenir au-delà de 2013. « Nous devons faire face à une hausse du nombre d’abandons, de chiens comme de chats », déplore Caroline Langlois, responsable communication de Secours et protection des animaux. Et qui dit abandons, dits frais supplémentaires à assumer.

La structure compte une ardoise de 21 000€, rien que pour les frais vétérinaires. Et même la renégociation des denrées alimentaires -7 000€ d’économies-, la multiplication des portes ouvertes ou encore l’appel aux dons ne suffisent plus à équilibrer le budget. « C’est pour cette raison que nous lançons un appel aux particuliers comme aux collectivités », plaide Corinne Pelletier, responsable des finances. Le SPA met en avant sa « mission d’utilité publique » pour sensibiliser les éventuels financeurs publics. Au premier rang desquels le Conseil général, dont la subvention jadis maigrichonne (1 000 puis 800€…) a complètement disparu.

De 650 à 394 adoptions

Aujourd’hui, le refuge et la fourrière -le SPA assure cette mission pour une grande partie des communes de la Vienne- hébergent quelque cent cinq chiens et environ cent cinquante chats. Certains « crèchent » ici depuis plusieurs mois voire des années. Et comme dans le même temps, le nombre d’adoptants a fléchi (650 en 2008, 394 en 2011), le refuge SPA se trouve dans une situation économique intenable. « L’un des contrats aidés n’a pas été renouvelé, mais, malgré tous nos efforts, il est difficile de redresser la barre sans aide extérieure », détaillent les bénévoles.

La seule bouffée d’oxygène vient des autres départements. Quelques dizaines de chiens et chats « poitevins » ont retrouvé une famille à Paris, Marseille… L’euthanasie ? Les membres du SPA s’y refusent catégoriquement, a contrario d’autres refuges moins scrupuleux une fois la période des dix jours écoulée. « Ce n’est pas dans nos principes, nous sommes trop attachés au bien-être animal », coupe Caroline Langlois. Là-dessus au moins, la crise économique n’aura pas le dernier mot. Reste que, du haut de ses cinquante-six ans, l’association poitevine n’a aucune garantie sur son avenir.

Plus d’infos sur www.spa-poitiers.fr. Retrouvez aussi l’association sur sa page Facebook Refuge SPA86 ou au 05 49 88 94 57. Adresse : La Grange des près, Poitiers.

La LGV en plus…

Déjà en difficultés financières, le SPA va devoir composer avec un autre dossier chaud : le passage de la LGV -ou du moins de l’emprise de la ligne- sur une partie de son site. La fourrière devrait ainsi migrer de l’autre côté de la Folie, tandis que des box et enclos doivent être déconstruits et déplacés. La question est de savoir si ces travaux interviendront avant le début des travaux prévu… en juin.

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