Un vrai succès… populaire

Victime de son adresse famélique, le PB86 s’est logiquement incliné face au Sluc Nancy, porté par un super Jamal Shuler (25pts). Mais Saint-Eloi a tout de même communié avec ses héros.

Arnault Varanne

Le7.info

Ils voulaient réussir leur sortie dans le bestiaire de Saint-Eloi. Le Sluc Nancy en a décidé autrement. Après quatre revers consécutifs, le champion de France 2011 a brisé les rêves de succès du PB 86 et s’est mis dans le sens de la marche juste avant d’entamer les play-offs. Pourtant privée de Victor Samnick et Bernard King, la formation de Jean-Luc Monschau a douché l’ambiance de fête promise à Fournier (22pts) et à tous les futurs ex-Poitevins. «On voulait se faire plaisir et faire plaisir à notre public», jurait pourtant le futur NBA’er (*) à l’issue de ce match joué sur un rythme haché.

Pour jouer les yeux dans les yeux avec Shuler (25pts) et compagnie, il n’aura manqué qu’un ingrédient : l’adresse. Impossible de s’en sortir avec un faiblard 32% aux tirs, dont 2 sur 20 à longue distance. Cette satanée réussite aura fui les troupes de Ruddy Nelhomme pendant presque quarante minutes. Une carence pardonnable sur dix minutes (15-20), mais irrémédiable sur la durée. Du reste, à la pause, le mal était déjà profond (24-38, 20e). Shuler et son « floater » diabolique s’étaient chargés de faire fructifier l’écart, tandis que l’agressivité défensive nancéienne (10 interceptions !) avait provoqué moult pertes de balles dans la maison poitevine.

La loi des séries

A la reprise, le PB eut le mérite de ne pas « balancer » le match et se paya même le culot de recoller aux basques du Sluc après une séquence défensive énorme (40-42, 27e). Ce 16-4 infligé aux Nancéiens, sur les bases d’une zone « 2-3 » redoutable, fit hélas long feu. A la suite d’un temps-mort demandé par Jean-Luc Monschau, Nancy éteignit de suite l’incendie par Akingbala et, surtout, Shuler, qui provoqua la troisième faute (antisportive) de Dobbins. Résultat : le PB encaissa un terrible 17-2 et pointa à son tour à dix-sept unités (42-59, 34e).

Rédhibitoire ? Pas tant que ça ! Dobbins, Guillard et Fournier repartirent une nouvelle fois à l’abordage du vaisseau lorrain et l’on crut même, l’espace d’un instant (56-62, 39e), qu’un hold-up pourrait se produire rue de la Fraternité. Las… Moerman mit le panier à trois points qui tue et Akingbala termina le job en contre-attaque. Ce qui n’empêcha pas le PB86 d’inviter les siens à communier une dernière fois avec ce formidable public de Saint-Eloi. Sans doute l’une des clés du maintien en Pro A. La soirée se termina ainsi par un envoi groupé de… rouleaux de papier toilette sur le parquet. Un immense feu d'artifice blanc synonyme de clap de fin en cette saison 2011-2012.  Et d’adieu (sans les larmes) pour quelques cadres du PB 86 ? Seul l’avenir nous le dira… En attendant la dispersion, il y a un dernier rendez-vous à honorer, le 16 mai à Orléans.

Photo Sébastien Meunier

(*) Face à Nancy Evan Fournier était supervisé par trois émissaires des Cleveland Cavaliers, Washington Wizards et New Orleans Hornets. Plus d'une vingtaine de franchises l'ont "scouté" cette saison. 

 

La fiche
A Poitiers, gymnase de Saint-Eloi. 2700 spectateurs. Nancy bat PB86 68-60. Mi-temps : 38-24. Evolution du score : 20-15, 38-24, 50-40, 68-60. Arbitrage de MM. Bissang, Dubois et Milliot. 2700 spectateurs environ.

La marque
PB : Miller (1), Dobbins (12), Fournier (22), Guillard (6), Badiane (8), Grant (11). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
NANCY : Akingbala (15), Shuler (25), Linehan (1), Amagou (11), Moerman (12), Kurz (4). Entraîneur : Jean-Luc Monschau.

Ils ont dit...
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : "Le basket est un sport d'adresse et, lorsqu'on n'en a pas, cela devient très difficile de gagner un match. Les gars s'étaient pourtant bien préparés cette semaine pour remporter un dernier succès devant leur public..."
Evan Fournier (arrière du PB86) : "Ce soir, l'idée était de se faire plaisir et de faire plaisir à notre public. Malgré la défaite, on n'a rien lâché. Personnellement, ce n'est pas le match que je retiendrai forcément, mais je me suis fait plaisir aussi. C'était bien."

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