Jeunesse militante

Ils ont la vingtaine à peine et s’engagent avec conviction en politique. Pierre se bat pour l’élection de Nicolas Sarkozy, François pour celle de François Hollande.Entretiens croisés…

Florie Doublet

Le7.info

 Quel est votre sentiment à une semaine du second tour ?

Pierre Faure, militant « Jeune Populaire » : « Je suis plutôt optimiste. Les résultats sont plus encourageants que ce que ne laissaient entrevoir les sondages. Les «jeunes pop» sont très motivés. »
François Blanchard, représentant du « Mouvement Jeune Socialiste » : « Je suis partagé entre l’espoir et la ‘’colère’’ concernant le score du FN. Et encore, colère n’est pas tout à fait le terme exact. L’espoir, parce que nous sommes nettement devant. La dynamique est avec nous. Nous allons nous mobiliser à fond. »

Comment avez-vous tenté de séduire les jeunes avant le premier tour ?
François : « En allant voir les étudiants sur le campus, devant les restaurants universitaires, les facs. Notre but, c’est de rassurer les jeunes, montrer qu’une campagne, ce n’est pas seulement des petites phrases assassines, mais que François Hollande a un vrai programme. »
Pierre : « On a également mené une campagne de proximité. On a distribué des tracts sur les marchés. On a également eu la chance d’avoir notamment Henri Guaino et Nicolas Sarkozy en meeting. »

Les gens ne sont-ils pas étonnés de voir que des jeunes s’investissaient en politique ?
Pierre : « Nicolas Sarkozy traîne une fausse réputation de candidat des riches. Certaines personnes ont cru que les « jeunes pop » n’assumaient pas de le soutenir. Alors qu’au contraire, j’assume totalement mes convictions ! Mais on a été très bien accueillis par les gens. Ils nous disaient : ‘‘C’est bien ce que vous faites’’. »
François : « Personne n’a été étonné que l’on soutienne François Hollande. Traditionnellement, beaucoup de jeunes s’engagent à gauche. C’est vrai que les gens sont contents de voir que l’on s’intéresse à la politique. Et puis, on n’arrive pas comme un cheveu sur la soupe. Même hors campagne, on est sur le terrain. »

Et aujourd’hui, quelles nouvelles armes allez-vous déployer pendant l’entre-deux tours ?
Pierre : « Ce sera tractage, boîtage, collage et meeting. On va passer quinze jours à fond ! »
François : « On va maintenir notre dynamique et déployer de nouveaux moyens de
militantisme. »


Lesquels ?
François : « J’ai pas envie de me faire piquer l’idée. » (rires)
Pierre : « On a tous nos petits secrets. Nous, par exemple, on est très présents sur les réseaux sociaux. »

A votre avis,  à quels thèmes de campagne les jeunes sont-ils les plus sensibles ?
Pierre : « Les questions de chômage et d’emploi les inquiètent beaucoup. On leur parle des solutions qu’apporte Nicolas Sarkozy. L’immigration et les valeurs de la France sont aussi très souvent abordées avec les jeunes. »
François : « On ne doit pas fréquenter les mêmes ! Nous sommes la première génération à vivre moins bien que nos parents ! Alors, on parle aussi de chômage, mais on n’apporte pas les mêmes solutions. Les questions d’éducation et de formation sont aussi souvent abordées. Le délabre-ment du service public aussi. François Hollande souhaite que les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012. »

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