mardi 24 décembre
Du chef de file des élus de gauche dans le département au patron de l'UMP dans la Vienne, florilège des premières réactions à la suite du premier tour des élections présidentielles.
• Alain CLAEYS (PS), maire de Poitiers : « Il y a deux bonnes nouvelles. La première, c'est que François Hollande est en tête. Il a réussi à rassembler les Français autour d'un projet. C'est important pour notre dynamique. Il ne faut pas non plus oublier que c'est la première fois qu'un président sortant arrive deuxième. C'est un constat d'échec cuisant de la politique de Nicolas Sarkozy. La deuxième bonne nouvelle, c'est le taux de participation. Les gens se sont mobilisés pour cette élection. En revanche, la montée du FN a été sous-estimée. Cela doit nous interpeller et nous faire réfléchir. J'avais ressenti cette montée sur le terrain. Aujourd'hui, au vu des résultats, il n'y a pas de soulagement, ni d'explosion de joie. Je suis simplement serein. »
• Jean-François MACAIRE, 1er secrétaire du PS de la Vienne : « Les résultats du premier tour sont clairs. François Hollande arrive en tête. Est ainsi reconnue sa capacité à conduire une nouvelle politique de redressement de la France et de justice sociale. Le rejet de Nicolas Sarkozy est sans appel. Dans la Vienne, le score de François Hollande dépasse très largement son résultats national alors que celui de Nicolas Sarkozy est très en retrait. C'est un échec pour Jean-Pierre Raffarin qui avait pourtant tenu à faire venir le président candidat à deux reprises dans le département. Le score élevé de Mme Le Pen est le fruit de la colère provoquée par la politique injuste et aveugle de la droite pendant dix ans. »
• Eric AUDEBERT, patron du FN dans la Vienne : "Tous les chiffres que je possède pour la Vienne placent Marine entre 19 et 20%. C'est bien plus que j'espérais. Plus le score est important, plus on aura de chances d'avoir des députés à l'assemblée, même si le système est pour l'instant verrouillé. Son score apparaît plus élevé dans les communes rurales. A Usseau, où je réside, le FN atteint 37.80%. Cela montre bien que nous touchons la France profonde. On s'incline devant Sarkozy mais il aura du mal à gagner. Le bureau politique national décidera des consignes de vote lundi. De mon côté, je pense qu'on va prôner l'abstention. "
• Ségolène ROYAL (PS), présidente du Conseil régional Poitou-Charentes : « Nous avons gagné la première manche. Mais le score du FN est élevé, ça ne sert à rien de le nier. C'est un vote protestaire, un vote des citoyens qui souffrent de la précarité, de l'insécurité. Il faut comprendre ces électeurs. (...) J'appelle à une coalition arc-en-ciel de Mélenchon jusqu'aux centristes humanistes de Bayrou quand ils mettent la justice avant la finance. Ce dernier paie ce soir son ambiguité. On ne peut pas demander que Nicolas Sarkozy soit mis à la porte et taper tous les jours sur la gauche. »
• Anne BENETEAU-PEAN (Modem) : « Évidemment, ce résultat est en-dessous de nos espérances, même si on s'en doutait malheureusement. La campagne n'était pas à la hauteur de la crise que nous traversons. Nous sommes déçus, le discours de François Bayrou n'a pas été entendu. Je suis surtout effarée que Marine Le Pen soit le « troisième homme ». Le FN a fait 20 % et le Front de gauche 11%. C'est une catastrophe que les votes se dirigent vers les extrêmes. »
• Didier COUPEAU (Europe Ecologie les Verts) : « C'est une petite déception. On s'attendait à une légère remontée. Nous sommes, en partie, victimes du vote utile, mais aussi de la démagogie de Mélenchon. Il est allé sur le terrain de l'écologie alors qu'il y a un ou deux ans, il n'en parlait pas. Il faut aussi dire que nous avons mené une campagne difficile, avec peu de moyens. Eva Joly a dû faire face à de vives critiques médiatiques. Enfin, le score du FN est absolument effrayant . Nicolas Sarkozy récolte ce qu'il a semé lors de sa campagne. Résultat, il n'a fait qu'augmenter les votes pour le FN. »
• Thierry MILLET (NPA) : « C'est un score que nous attendions. La bonne nouvelle, c'est que le Président sortant est battu. En revanche, le score du FN est énorme, du même niveau que celui de 2002, même si les conséquences ne sont pas les mêmes. Nous devons construire un bloc pour sortir Nicolas Sarkozy. »
• Olivier CHARTIER, président de l'UMP dans la Vienne : « On a beaucoup voté dans la Vienne, ce qui montre que cette campagne a intéressé les Français. Je crois que le scrutin reste ouvert. Ce n'était pas gagné d'avance. Dans les quinze prochains jours, nous irons davantage sur le terrain pour faire du porte à porte. Nous devrons convaincre les électeurs de Marine Le Pen, inquiets par des questions de sécurité et de ruralité. Nous avons aussi des choses à dire aux électeurs de Bayrou sur deux thèmes : d'une part, les questions budgétaires. Comme eux, nous voulons moins de dépenses contrairement à François Hollande et ses 60 000 emplois dans l'Education. Nous allons faire preuve de pédagogie. »
• Jean-Pierre RAFFARIN, sénateur UMP (au Figaro): « Dans ce vote, il y a une profonde inquiétude. Il y a deux grands raisonnements. Celui de la gauche, qui dit 'la crise, c'est Sarkozy ; chassons Sarkozy, ça ira mieux'. Moi je pense que la crise est là, qu'elle est très profonde, beaucoup plus qu'on l'entend au Parti socialiste. C'est d'abord une crise mondiale, les grands pays émergents sont des pays qui ont tous choisi le travail pour s'en sortir. Et on a une famille politique qui propose le retour aux 35 heures, le retour à la retraite à 60 ans, le retour des déficits publics. Nous sommes dans un pays, dans une Europe où il faut faire à la fois un travail de compétitivité et de discipline budgétaire. Ce travail a été engagé, il est essentiel pour l'avenir du pays.»
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