La campagne du Top 5

PS, UMP, Front de gauche, FN et Modem se livrent une véritable bataille d’image sur le terrain. A moins de deux semaines de la présidentielle, la conquête de l’électorat bat son plein. Tour d’horizon dans les « QG ».

Arnault Varanne

Le7.info

Et si le troisième homme de la présidentielle 2012 s’appelait Jean-Luc Mélenchon… Crédité de plus de 15% des voix au premier tour, le candidat du Front de Gauche électrise les foules jusque dans le Poitou ! « Depuis qu’il monte dans l’opinion, les assemblées citoyennes attirent davantage de monde », jure Eric Pasquet, porte-parole du Parti de gauche dans la Vienne. Au-delà de la campagne ordinaire (collage d’affiches, distribution de tracts...), les soutiens de l’ex-ministre socialiste s’enorgueillissent de susciter « des débats républicains chaque jour ou presque ». A tel point que le Front de gauche-union de sept mouvements distincts- se révèle incapable de dénombrer ses militants.

« Humaniser la campagne »

Au Parti socialiste (PS), on est incollables sur les chiffres. « Nous disposons d’une soixantaine de comités locaux de dix à vingt personnes », détaille Jean-François Macaire, premier secrétaire PS de la Vienne. Avec un budget propre estimé à 25 000€, les militants pro-Hollande connaissent leur feuille de route. Opérations porte-à-porte, tractage sur les marchés, réunions publiques (une trentaine au total) ne servent qu’un seul dessein : « humaniser la campagne et répondre, en tête à tête, aux interrogations des habitats sur tel ou tel point du programme de François Hollande ». Ajoutez à cela un lobbying intense sur le web et vous avez tous les ingrédients d’une campagne « beaucoup plus énergique que celle de 2007 », dixit Macaire.

Et à droite, alors, l’enthousiasme gagne-t-il les rangs du parti majoritaire ? Sans aller jusque-là, Olivier Chartier reconnaît une « mobilisation sans faille des militants ». Leur credo : faire de la « pédagogie sur la crise, le bilan et le projet présidentiel », au travers de week-end portes ouvertes. Quatre depuis septembre 2011. « Les visites ministérielles nous ont aidés à thématiser nos interventions », complète le secrétaire général de l’UMP Vienne. Dans la dernière quinzaine, Henri Guaino et Jean-François Copé se sont chargés d’assurer le service après-vente du candidat Sarkozy dans le Poitou. 

65 000 tracts sur le halal et la sécurité

Pas sûr, cependant, que ces meetings prisés par les seuls militants offrent des voix supplémentaires à Nicolas Sarkozy. De toute façon, comme le dit assez justement Anne Benéteau Péan, « un meeting du candidat n’a pas d’équivalent ». Celui de François Bayrou, la semaine passée aux salons de Blossac, aura donc ravi la conseillère nationale du MoDem. Tout comme le « formidable capital de sympathie » dont jouit le troisième homme… de 2007 sur les marchés. « C’est le véritable enseignement de cette campagne… »

Elle, ne sait pas si le podium lui tendra les bras au soir du 22 avril. En revanche, la candidate du Front National s’appuie sur une équipe resserrée mais motivée dans le département. La stratégie d’occupation du terrain vise d’abord les campagnes. Au-delà du porte-à-porte et des affiches, les sympathisants de Marine Le Pen (une trentaine) auront distribué, sur les marchés de Neuville, Chauvigny, des Hérolles… environ 110 000 tracts dont 65 000… sur le halal et la sécurité. Tous envoyés « par Paris ». « Nous attendons la visite à Châtellerault de Nathalie Pigeot, présidente du FN Jeunes », détaille Eric Audebert, le secrétaire départemental. Impossible de connaître la date et l’heure à l’avance « pour éviter les manifestations hostiles ». CQFD.
 

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