Hier
Convaincant pendant trente-deux minutes, le PB a baissé pavillon dans le quatrième quart temps face à une équipe parisienne à l’adresse retrouvée. Heureusement, Pau et Le Havre ont aussi mordu la poussière…
Jusqu’au bout, le PB86 tremblera sur ses bases. Jusqu’au bout, l’assurance maintien qu’il possède encore sur ses concurrents ne tiendra qu’à un fil. Au soir d’une nouvelle désillusion à Saint-Eloi, la question de l’avenir en Pro A du 13e budget de la Ligue se pose avec acuité. Non pas que Ruddy Nelhomme et ses ouailles aient démérité contre Paris-Levallois. Au contraire ! Pendant plus de trois quarts temps, ils ont carrément joué les yeux dans les yeux avec Hamilton (17pts), Williams (15) et surtout Chatfield (23pts). Excusez du peu…
Seulement voilà, le trio infernal du club de la capitale (6e) a finalement eu le dernier mot. Su trouver les solutions offensives et défensives dans les moments clés. Enquillé les paniers nécessaire à son salut. Prenez Eric Chatfield, meilleur marqueur de Pro A. Pendant trente minutes, l’arrière parisien a traîné comme une âme en peine sur le parquet poitevin, cadenassé par le duo Fournier-Dobbins. Résultat, cinq unités au compteur à l’amorce du money-time et… vingt-trois au final, dont trois paniers primés.
Oniangue et Noël en trouble-fête
L’issue de ce match aurait-elle été différente si Ruddy Nelhomme n’avait pas récolté une faute technique à la 32e minute (58-60) ? Sans doute, oui… Car après les quatre lancers convertis par Chatfield et le « 2+1 » d’Hamilton (58-67, 33e), rien ne fut plus jamais comme avant pour le PB. Ajoutez à ce coup du sort une adresse en berne au-delà des 6,75m (7/23), quelques mauvais choix offensifs sur zone -Badiane, pourtant « chaud », fut sevré de ballons-, ainsi que des errements défensifs coupables, et vous aurez compris que le PB ne pouvait pas revenir à l’emballage (63-73, 36e puis 68-86, 38e).
Quel dommage ! Car jusqu’alors, Grant (12pts) et Badiane (20pts, 10rbds, 23 d’évaluation) en tête s’étaient donné les moyens de leurs ambitions. Emmenés par un Tony Dobbins promu titulaire au poste 1, les Poitevins démarraient pied au plancher (17-7, 7e), Certes, ils marquaient ensuite le pas sur deux banderilles signées Morandais et Williams (20-21, 11e), mais pour mieux repartir et caracoler en tête à la pause (45-40, 20e). Sur deux offensives de Grant et Badiane, le PB86 s'échappait même un instant (49-40, 23e), obligeant Christophe Denis à prendre un temps-mort rapide.
Un temps mort précieux au regard de la suite des événements. Sans s’affoler, « PL » s’en remettait en effet à ses « seconds couteaux », en l’espèce David Noël (53-56, 28e) et, surtout, le jeune Giovan Oniangue, auteur d’un « triplé » assassin (56-59, 30e). Voilà comment, l’air de rien, Hamilton and co restaient dans le coup. Jusqu’à cette fameuse technique sifflée à l’encontre de Nelhomme. Alors, oui, le PB a tenu la dragée haute à l’une des meilleures formations de l’Hexagone. Sa débauche d’énergie aurait pu (dû ?) être mieux récompensée. Mais on ne vit pas regrets. C’est sans doute aussi l'opinion des Palois, terrassés par Roanne à l’issue de la prolongation (87-97). Et qui, à cinq journées du terme, restent à deux longueurs (trois avec le goal-average) de Poitiers au classement. Quand le malheur des uns…
La fiche
A Poitiers, gymnase de Saint-Eloi. 2700 spectateurs. PB86-Paris: 73-87. Mi-temps : 40-35. Evolution du score : 20-18, 40-35, 56-59, 73-87. Arbitrage de MM. Bretagne, Dubois et Machabert.
La marque
PB : Miller (5), Dobbins (8), Fournier (12), Guillard (6), Badiane (20), Wright (6), Grant (12), Aka (2), Younger (2). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
PARIS : Chatfield (23), Oniangue (6), Morandais (3), Da Silva (9), Noël (12), Meacham (2), Hamilton (17), Williams (15). Entraîneur : Christophe Denis.
Photo Seb Jawo
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : «La faute technique nous perturbe un peu, mais c’est un fait de jeu comme un autre. Nous avons beaucoup de regrets, parce que nous avons eu la capacité à être devant pendant trente minutes. Paris a eu une belle adresse à trois points. De notre côté, nous avons manqué un peu de fluidité en attaque. On a alterné le bien et le moins bien. Peut-être que ces équipes (Ndlr : Le Mans et Paris) sont encore au-dessus pour le moment.»
Evan Fournier (arrière du PB86) : « Je suis énervé et frustré. On a totalement déjoué dans le quatrième quart temps. La technique nous fait très mal. Et puis Paris était dedans, a mis des tirs. Ils ont été plus lucides sur la fin. Il faut qu’on se bouge le c… et ne pas se dire que c’est fini. Il faudrait qu’on commence par défendre. A croire qu’on a besoin d’être en danger pour être performants sur quarante minutes. Je pense qu’on va morfler cette semaine… »
Pape Badiane (pivot du PB86) : « On s’est relâchés dans le quatrième quart. On avait pourtant fait un bon boulot sur Chatfield pendant une bonne partie du match. Mais, sur la fin, on l’a laissé trop ouvert. C’est dommage, frustrant. On les a fait douter… On ne peut pas leur redonner confiance tout le temps. Autant Le Mans a mené tout le match, autant on a contrôlé Paris pendant un bout de temps. L’adresse ? C’est dommage d’avoir insisté, alors qu’au début on faisait des bons drives, on provoquait des fautes. A la fin, on a pris des shoots casse-croûte. »
Christophe Denis (entraîneur de Paris) : «Il n’y a aucune victoire qui tombe du ciel, d’autant plus à Poitiers. Ce soir, je ne me fais pas de souci pour Ruddy et son équipe. Ce qui m’a fortement plu ce soir, c’est de voir les mecs ne pas paniquer, de rester relativement sereins, dans le match. On a trouvé les bons joueurs au bon moment et le banc a largement participé au succès de l’équipe. C’est une grosse satisfaction à l’approche des play-offs de voir progressivement six, sept, huit, neuf joueurs compétitifs, notamment les jeunes.»
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lundi 23 décembre