Hier
Un exploit, un vrai pour le PB86
Dans les cordes après dix minutes, le PB86 a renversé Roanne, 2e de Pro B, au terme d’une seconde période incroyable d’intensité. Poitiers se rassure après deux revers d’affilée.
Antoine détaille consciencieusement son travail sur un logiciel de composition : « Ces lignes représentent les cordes d’une guitare et les chiffres, ce sont les cases. » Le jeune homme de 14 ans est un musicien de talent. Il joue de plusieurs instruments et a monté son groupe, «No Jeans». «Tout simplement parce qu’il n’en porte pas, explique Dominique, son papa. C’est l’une des particularités des autistes, ils ne supportent pas certaines matières. » Antoine vit avec le syndrome d’Asperger, diagnostiqué lorsqu’il avait 3 ans. « Mon cerveau fonctionne différemment de celui des autres », affirme-t-il.
« Comme une ombre »
Difficile pour lui de suivre une conversation à plusieurs ou d’aller vers les autres. En revanche, il fait preuve d’une grande faculté de concentration. « Il sait être très méticuleux voire perfectionniste sur certains sujets », rapporte Dominique. Son domaine d’expertise, c’est la musique. Un exutoire et un moyen d’expression pour Antoine qui, parfois, se sent « comme une ombre ». « Je n’arrive pas à montrer qui je suis. En revanche, sur scène, je me sens vraiment moi-même. » L’adolescent est impatient de monter sur les planches, le 6 avril, pour la semaine «Un sourire pour l’Autisme», organisée par l’association Alepa. Sur scène, le handicap s’efface pour laisser place au musicien, fan de guitare saturée. « Je me lâche alors que d’habitude je me sens lâche », lance-t-il avec un sens de la repartie étonnant pour un collégien. Derrière ses longs cheveux noir de jaie -« pour me donner un style »- Antoine laisse entrevoir un caractère bien trempé. « Laisse moi faire ! » assène-t-il à son père quand celui-ci se saisit de son ordinateur de composition. « Il y a peu de temps encore, mon garçon n’avait pas de véritable personnalité. Il a fallu qu’il s’en construise une. Cela n’a pas été simple. »
Aujourd’hui, le jeune homme vit presque comme les autres. Il tente de se faire des amis, d’avoir des activités extra-scolaires et de grandir, en faisant fi de son handicap.
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