200 manifestants dénoncent l'expulsion d'étudiants

Entre 17h et 18h30, environ 200 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville de Poitiers pour dénoncer les expulsions d'étudiants étrangers.

Romain Mudrak

Le7.info

Selon Elyès Nefzaoui, une vingtaine d'étudiants ont reçu, au cours des derniers mois, une obligation de quitter le territoire français. Parmi les meneurs du "Collectif Stop aux expulsions d'étudiants étrangers", Elyès a lui-même reçu ce document connu sous le sigle "OQTF" : "A Poitiers depuis six ans, j'ai enchainé une école d'ingénieurs et un doctorat. Actuellement, je suis salarié de l'université et je dispense 70heures de travaux dirigés. C'est comme si l'université employait des clandestins."

De son côté, la Salvadorienne Désirée Mazier s'est pacsée avec un Français il y a trois ans mais la préfecture conteste la cohérence de son parcours universitaire : "J'ai terminé une formation internationale Erasmus Mundus très réputée. A Poitiers, j'ai souhaité recommencer un autre master pour me rapprocher du laboratoire Migrinter et développer des projets de coopérations avec l'Amérique latine d'où je viens. Mes professeurs estiment que mon parcours est cohérent d'autant que j'ai déjà une expérience professionnelle dans le domaine. Quelle compétence a la préfecture pour juger de la cohérence de mon parcours ?" La jeune femme regrette que le président de l'université n'ait pas pris une position plus forte dans cette situation : "L'université est soupçonnée de n'être pas très sérieuse dans son recrutement puisqu'elle garde, et salarie même, des étudiants en situation illégale."

Doctorant au sein de l'Institut Pprime, Terence assure que "si on expulsait tous les étrangers, le laboratoire se transformerait en musée avec du matériel ultramoderne mais personne pour le faire fonctionner."

Le Réseau éducation sans frontières était présent ainsi que Yves Jean que l'on pressent comme le nouveau président de l'université de Poitiers (notre photo). Sur les marches du palais de justice, ce dernier a remercié "les 4 000 étudiants étrangers d'avoir choisi Poitiers et la France". Avant d'ajouter : "Je n'accepterai pas de négociation au cas par cas avec la préfecture. J'exprimerai une position forte contre les expulsions injustifiées."

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