Le PB s’attaque à du solide

Le PB 86 fera tout pour que le ballon d’oxygène du succès contre Roanne ne se dégonfle pas à Dijon. Mais la JDA possède cette saison des armes acérées.

Cet après-midi, le bus qui le mène en Bourgogne n’est pas totalement plein. Ruddy Nelhomme s’en remettra. L’absence de Rasheed Wright était pressentie. Depuis deux jours, l’ailier poitevin est papa d’une petite fille. Le voyage collectif se fera donc sans lui. « Mais n’ayez crainte, il sera bien sur le parquet, s’empresse d’ajouter le coach. Il nous rejoindra demain par ses propres moyens. »

Si son état de fraîcheur risque de laisser à désirer, au moins le « tatoué US » pourra-t-il arguer un moral à toute épreuve. Cela tombe bien. Car par les temps qui courent -et perdurent-, le PB a besoin de se raccrocher aux moindres éclaircies. Dans ce contexte de combat perpétuel, la victoire contre Roanne a eu l’effet d’un vrai bain de soleil. Dommage, simplement, que Pau-Orthez et Le Havre aient eu, le même soir, la même idée de gagner. « C’est la loi de cette Pro A, tempère Nelhomme. Les équipes au coude-à-coude ne veulent rien lâcher et toutes savent qu’il faudra sans doute batailler jusqu’à la dernière journée pour se tirer d’affaire. »

Autant dire qu’une confirmation à l’extérieur, ce week-end, dégagerait sérieusement l’horizon de ces pénitents de l’ombre. Poitiers veut en croquer. Lui qui n’a, à ce jour, que brisé le signe indien à Pau, justement, fin janvier, veut croire en son avenir. Le hic, c’est que l’hôte de ce vendredi n’a rien d’un faire-valoir. Bien au contraire.
Solidement campée sur ses bases, la JDA Dijon a déjà fait plier plus d’un fier-à-bras dans sa salle. Gravelines et Roanne y sont passés à la moulinette, Cholet a même baissé pavillon chez lui. Avec un quasi équilibre de neuf victoires pour onze défaites, les troupes de Jean-Louis Borg offrent de vrais gages de solidité. Ce que confirme Ruddy Nelhomme. « Cette équipe est très bien en place, c’est l’une des formations les mieux organisées du championnat. Elle possède une défense hyper rigoureuse et de jolis atouts offensifs qui font merveille en jeu rapide. »

Vigilance à l’entame

A l’aller, dans une autre vie, Gomez et sa bande avaient réussi à endiguer la vague dijonnaise, en parvenant notamment à contrer la furia de deux de ses trois principales armes offensives, Moss et Dixon. Le seul Marshall n’avait alors pu tenir la baraque. « Oui, mais quand ces trois-là marchent de concert, cela peut faire très très mal », prévient Ruddy.
Ce dernier, qui aime également à mettre en avant l’impact de son homologue Borg sur ses poulains et « l’habitude à jouer ensemble de la plupart de ses éléments », ne se berce pas d’illusions : « Si nous ne surveillons pas l’entame, nous courons à la catastrophe ! » Voilà qui plante le décor. Demain, Poitiers devra être vigilant dès le coup d’envoi et ériger l’application à la hauteur des enjeux de cette rencontre. S’il y parvient, tout sera alors permis. Dixit Nelhomme lui-même.

Photo David Bernardeau