Hier
Le PB86 a remporté un succès précieux et plein de panache, hier soir aux Arènes, face à une équipe de Roanne très coriace (71-67). Seul bémol de la soirée : les succès du Havre et de Pau. La bataille du maintien bat son plein.
Faites vos jeux, rien ne va plus… A dix journées de la sortie des classes, les trois « cancres » de Pro A ne se lâchent plus. Le Havre face à Nancy, Pau contre Orléans et donc le PB face à Roanne ont glané de haute lutte une sixième victoire, avant d’aborder le dernier tiers du championnat le couteau entre les dents. Dans ses rêves les plus fous, Ruddy Nelhomme aurait sûrement rêvé meilleur épilogue à cette soirée déjà accomplie. Qu’à cela ne tienne, l’intensité et le cœur qu’ont mis ses ouailles dans ce corps à corps avec La Chorale auront, à juste titre, fait rugir de plaisir des Arènes presque au complet (3 900 spectateurs).
«Depuis Pau, on a franchi un cap, on se sent mieux», admit Pape Badiane -excellent au passage- en salle de presse (11pts, 5rbds, 4 fautes provoquées). De fait, le PB86 a abordé la réception de Roanne avec sérieux et détermination. A l’image d’un Antonio Grant en habits de lumière dès le starter. Poste bas, l’ailier US donna d’abord un léger avantage aux siens (6-4, 3e), avant de transmettre le flambeau à Dobbins en périphérie (19-13, 9e). De quoi faire péter les plombs à Dylan Page, auteur d’une deuxième faute offensive dès le début du deuxième quart. Enervé, l’intérieur roannais ? Il faut dire que Guillard lui réserva un traitement de faveur propre à le réduire au silence (6pts au total).
Page hors du coup, Guillard -encore lui-, Dobbins et Younger se chargèrent de cueillir les fruits de leur débauche défensive à l’autre bout du parquet. Au point de filer en douce sur un énième panier bonifié de Dobbins (37-27, 18e). Las… Au bord du KO, la Chorale s’en remettait à Rashad Wright –et à deux balles perdues signées Miller- pour recoller avant la pause. Le meneur tatoué enquilla sept points d’affilée pour ramener les siens à trois points (37-34, 20e).
Fournier entre en scène
Un temps, on crut que le fantôme de Strasbourg était revenu hanter les Arènes. Car Poitiers entamait la deuxième mi-temps avec une certaine fébrilité. A la peine jusque-là, Diabaté se chargeait de remettre les pendules à l’heure, tandis que ses « gros » bloquaient l’accès à la raquette. Larrouquis enfonça le clou à longue distance, puis sur lancers francs (41-47, 27e) pour conclure un terrible 20-4 en faveur de son équipe. «A ce moment-là, nous n’étions pas très adroits et on aurait dû mettre la balle au poste bas», reconnut Ruddy Nelhomme. C’est là qu’un certain Evan Fournier entra en scène. Effacé jusque-là, l’arrière poitevin entra en résistance, marquant dix points (presque) d’affilée (54-41, 29e), de près, de loin, après une interception…
La suite ? Le mano a mano se poursuivit sur le même rythme enlevé, avec un Antonio Grant très précieux à l’intérieur et… derrière la ligne des 6,75m (18pts au total). Il permit au PB de s’échapper une nouvelle fois (70-60, 38e). Un avantage qu’on pensa définitif, jusqu’à ce que Holland ne sorte de sa torpeur. Le meilleur marqueur roannais de la saison ramena la Chorale à trois points (70-67, 40e), sauf que sa main trembla au moment le plus important. Page s’empara bien du dernier rebond, mais JJ Miller lui piqua dans la foulée. La Chorale regrettera sans doute longtemps son incroyable maladresse aux lancers (12/25, 48%). Le PB, lui, reste en vie après ce succès acquis aux forceps. Nouveau rendez-vous aux Arènes, le 17 mars contre… Pau. A la vie, à la mort !
La fiche
A Poitiers, PB86 bat Roanne, 71-67. Mi-temps : 37-34. Score par quart temps : 21-17, 16-17, 17-17, 17-16. Arbitrage de MM. Bissang, Peyridieu et Soares.
La marque
PB86: Miller (6), Wright (2), Badiane (11), Fournier (16), Guillard (9), Dobbins (6), Younger (3), Grant (18). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
ROANNE : Mokongo (4), Nsonwu-Amadi (4), Diabaté (6), Larrouquis (10), Braud (3), Tanghe (3), Jackson (1), Holland (18), Wright (12), Page (6). Entraîneur : Luka Pavicevic.
Photo Seb Jawo
Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : «Ce soir, nous avons su optimiser les temps faibles. Nous n’avons pas pris l’eau dans le troisième quart temps, alors que nous n’avions pas d’adresse. Le fait que Roanne ait été maladroit aux lancers francs nous a aussi aidés. Dans l’ensemble, on fait un bon match. C’est une victoire d’autant plus importante que nos adversaires ont gagné. Il faut continuer dans cet état d’esprit et aller chercher quelque chose à l’extérieur. Tout le monde défendra sa peau jusqu’au bout.»
Pape Badiane (pivot du PB86) : «Nous avons fait une bonne première mi-temps, mais on se doutait bien que Roanne allait réagir dans le troisième quart. A la fin, on a su gérer le match. Bien sûr, on peut faire mieux, mais c’est quand même bien de gagner ce genre de rencontres. Le duel avec Uche ? C’est toujours difficile de se battre contre un tank ! Au-delà, c’est bien que plusieurs joueurs à tour de rôle aient pu élever leur niveau de jeu.»
Pierre-Yves Guillard (intérieur du PB86) : «On gagne ce match en ayant trouvé des ressources sur la fin. Dans le troisième quart, on a su faire le dos rond. Quand une équipe est euphorique comme Roanne, il faut savoir casser le rythme. Après, on a su mettre les paniers, contrôler le rebond... Le duel à distance avec les autres équipes continue.»
Luka Pavicevic (entraîneur de Roanne) : «Je dois d’abord féliciter cette équipe de Poitiers, qui a obtenu une belle victoire. Nous aurions pu gagner ce match, mais nous n’avons pas contrôlé le rebond offensif et Poitiers a eu trop de points sur des deuxièmes chances (Ndlr : 14pts). On a aussi perdu à cause de notre adresse aux lancers francs (Ndlr : 12/25). Il faut maintenant préparer le prochain match.»
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