Le haut poitou au révélateur

Le Syndicat des vins du haut poitou dévoilera ses premiers millésimes AOC, les 3 et 4 mars à la gare du TGV du Futuroscope. Un lieu insolite pour une cuvée 2011 que les viticulteurs espèrent « exceptionnelle »… sur le plan économique.

Arnault Varanne - @Avaranne

Le7.info

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L’équilibre se révèle encore «très fragile», mais le pronostic vital du patient « cave du haut poitou » n’est plus engagé. Il y a encore trois ans, la  société coopérative agricole de Neuville buvait le calice jusqu’à la lie avec un résultat net 2008 négatif à hauteur de 500 000€. «Si nous avions continué comme cela, nous ne serions même plus là aujourd’hui», reconnaît Jean-Luc Cauquil, son directeur. Les effets de la crise, notamment la perte d’un réseau de cinq cents cavistes en Angleterre, conjuguée à une baisse des prix, ont conduit la cave à opérer sa mue.

«Les viticulteurs ont accepté de diminuer leurs revenus et nous avons restructuré l’entreprise», concède le patron de la cave du haut poitou. Surtout, le vignoble a bénéficié, fin 2010, d’un coup de pouce du destin avec l’obtention du label «Appellation d’origine contrôlée», délivré par l’Inao (*). La récompense d’une «dizaine d’années de travail» selon Jean-Luc Cauquil. Et aussi le fruit d’une sélection drastique des meilleurs cépages. Sur les sept cents hectares du vignoble, seuls cent quatre vingt-six entrent dans l’aire d’appellation AOC.

Des touches à l’export

La première cuvée AOC de sauvignon blanc, cabernet franc, pinot noir ou gamay sera dévoilée en avant-première les 3 et 4 mars, dans l’enceinte de la gare TGV du Futuroscope (voir encadré). TGV comme très grand vin ? En tout cas, il s’agit d’un drôle de lieu pour dévoiler cette «nouvelle collection» de haut poitou. «Le Futuroscope, c’est l’image d’une certaine modernité, assure le directeur de la Cave. C’est ce que nous voulons véhiculer auprès des consommateurs. » Le haut poitou, «vin jeune et branché» ? Le postulat ne manque pas de panache et correspond au positionnement des viticulteurs, soucieux de dépoussiérer leur image.

«Le vin se vend beaucoup en grande distribution. Or, dans un foyer, 70 à 80% des femmes font les courses. Ce qu’elles regardent en premier, c’est l’emballage», appuie Jean-Luc Cauquil. Raison pour laquelle les bouteilles de haut poitou AOC se révèlent sous un jour nouveau et tendance. La stratégie vise aussi les pays étrangers, qui représentent seulement 20% du chiffre de la cave (3M€ de CA en 2011, 20 salariés). «Les marchés indien, chinois ou russe sont prometteurs.» Mais avant d’envisager un exil doré, le haut poitou passera d’abord au révélateur du consommateur français.

(1) L’Institut national de l’origine et de la qualité.