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Hier
Son identité pèse aussi lourd que le poids de la honte et de culpabilisation. Ce nom-là, il aimerait le taire à jamais et le taira devant vous. Par respect pour l’autre. « Par respect pour celles que j’ai tant fait souffrir. » M. a 52 ans. Il en paraît 70. Ses rides sont aussi nombreuses que les mégots écrasés chaque jour dans l’urne de ses souvenirs funestes.
C’était il y a dix-huit ans. C’était hier, à plus de sept cents kilomètres de ces terres de Vienne qui portent aujourd’hui son repentir. C’était le temps de l’impensable. De l’insondable. Des élans incontrôlés à l‘égard d’une fillette qui n’était pas la sienne. Le temps de caresses de plus en plus intimes. D’une escalade des sentiments inavouables. Et de ce flagrant délit couperet. « Mon amie, sa maman, m’a surpris. En même temps que tout s’écroulait autour de moi, ma conscience se libérait. »
M. l’avoue dans la confession : il n’a pas franchi le sas séparant le délit de l’agression sexuelle du crime de viol. L’aurait-il pu sans l’intervention de sa compagne ? « Je ne crois pas. Mais que croyais-je vraiment à l’époque ? »
Révélations tardives
Jamais la maman n’a porté plainte. Jamais la fillette, aujourd’hui jeune trentenaire, n’a poursuivi publiquement son ex-beau-père de son ressentiment. « Je les en remercie », lâche le bougre dans un dernier trémolo. Mais ce mutisme l’a-t-il finalement aidé ? La question mérite débat. Car elle s’inscrit au cœur de la problématique de l’inceste, tabou fondamental s’il en est. « En Poitou-Charentes, 11% de femmes se disent victimes d’agressions sexuelles et 50% de ces 11% avouent que ces violences ont été perpétrées pendant l’enfance. Tant et tant préfèrent encore ne rien dire. » Jean Motte dit Falisse est psychologue et docteur en criminologie (voir en encadré). Pour lui, cela ne fait aucun doute, la barrière du non-dit, même si elle s’avère moins infranchissable qu’il y a dix ou quinze ans, demeure un écueil. « Car dans une majorité de cas, l’enfant souillé, comme la mère trahie, portent sur l’instant le même fardeau de honte et de culpabilité que celui enduré après coup par l’agresseur lui-même. » Il en convient encore, il n’existe pas de profil-type d’auteur de violences sexuelles. « Le passage à l’acte relève de l’humain, non du biologique, explique-t-il. Même face aux faits, l’attitude diffère. Certains reconnaissent, d’autre banalisent, d’autres encore s’inscrivent dans le déni. »
M. a tout de suite reconnu ces faits. Ce fut son salut. Sa souffrance n’en est pas pour autant apaisée depuis près de vingt ans. Et sa victime ? Existait-il un moyen de deviner ce qu’elle vivait ? « Là encore, il n’est pas de vérité absolue, poursuit l’expert. La vigilance est tout de même la meilleure des parades. Un enfant dont le comportement change du tout au tout, qui sombre dans un état dépressif, décroche à l’école ou refuse toute nourriture peut cacher bien davantage qu’une fatigue ou une mélancolie passagères. » Les signaux doivent être perçus à temps. Ce n’est hélas pas le plus facile. Pas plus que l’acte de parole.
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