Hier
La prévention contre l’alcoolisme au volant, ça vous dit quelque chose ? L’Etat, lui, ne parle plus que de cela. Au cas où vous ne le sauriez pas, la préfecture met gratuitement à la disposition des mairies, associations ou organisateurs de soirées privées, des bornes éthylotests.
«Ma hantise, c’est qu’un conducteur se plante en sortant de chez nous.» Chaque année, Patrick Lantrès croise les doigts pour évacuer ses craintes. Les 17 et 18 mars prochains, le président du comité d’organisation de la Foire aux Vins de Jaunay-Clan sera aux premières loges pour veiller à ce que les sept à huit mille visiteurs attendus sur son salon y aillent piano sur la bibine. «Le problème, c’est qu’on ne peut pas mettre un bon samaritain derrière chaque personne. La prévention commence par la responsabilisation individuelle.»
Parce qu’il croit dur comme fer à ce credo, Patrick Lantrès aurait apprécié que les pouvoirs publics l‘épaulent dans son combat. «En nous orientant par exemple vers des partenariats, pour la dotation d’éthylotests gratuits, insiste-t-il. Car une petite association comme la nôtre ne peut se permettre d’acheter cinq ou six milles modèles à 20 centimes l’unité.»
A défaut de partenariat, l’événement jaunay-clanais a trouvé cette année l’appui qu’elle recherchait. «J’ai appris par hasard, en remplissant un dossier, que la préfecture prêtait des bornes éthylotests pour des manifestations festives. On va la tester sur notre foire. Ça ne coûte rien d’essayer.» Ça ne coûte rien tout court. Ces fameuses bornes sont en effet proposées à titre gracieux par l’Etat à quiconque en fait la demande.
«La seule obligation, explique Sophie Pétrault, coordinatrice sécurité routière à la préfecture, c’est de venir chercher et de ramener l’équipement, rien d’autre.» Ces bornes ont été joliment baptisées «C ki ki conduit ?». La préfecture de la Vienne en possède deux à ce jour. «Une qui tourne, l’autre qui reste à demeure sur le campus, pour les fêtes étudiantes», précise Mme Pétrault. La collectivité aimerait pouvoir faire mieux à l’avenir. Mais elle ne franchira le pas que si le dispositif, qui est pourtant en vigueur depuis plusieurs mois, sort de l’anonymat. «Sans doute n’avons-nous pas fait assez de communication, regrette Sophie Pétrault. En septembre, nous avons pourtant envoyé de courriers à toutes les mairies du département, pour qu’elles informent leurs administrés et les associations de l’existence de ce service.» Depuis, borne et embouts jetables ont été loués à une quinzaine de reprises. Dans la balance de la prévention, le butin ne pèse pas encore assez lourd.
Pour toute demande de location, contacter Sophie Pétrault au 05 49 47 25 15.
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