Des universitaires théorisent sur les PME

Montpellier a accueilli, les 25 et 26 octobre, le « Davos des PME ». Cette rencontre visait à réfléchir sur le fonctionnement des petites entreprises, trop souvent calqué sur celui des multinationales. Cette initiative est née à... Poitiers, dans l'esprit d'André Angotti, président de la Fédération nationale des associations de diplômés d'Institut d'administration des entreprises (IAE).

D'où vient l'idée du Davos des PME ?
« J'ai mis quatre ans pour parvenir à organiser le Davos des PME. Cela n'avait jamais été fait. Cette rencontre était placée sous le patronage de la ministre déléguée aux PME, à l'innovation et à l'économie numérique, Fleur Pellerin. Le but consistait à accumuler de la matière brute sur le fonctionnement des PME à travers des témoignages de terrain. La Fédération nationale des associations de diplômés des IAE m'a aidé à mobiliser les intervenants. »

Que s'est-il passé à Montpellier ?
« Environ quatre-vingts chefs d'entreprise, syndicalistes et élus étaient présents. Des diplômés de l'IAE sont venus d'un peu partout. Ils ont participé à huit ateliers sur des thèmes tels que « la création d'une entreprise, fruit d'une histoire d'homme », « différence entre la création et le développement des PME », « entreprise et patrimoine personnel, deux projets à construire séparément », « la logique des réseaux et le déploiement des solidarités interentreprises », « les financements participatifs », « le rôle entrepreneurial de la société », « pourquoi les chefs d'entreprise se retrouvent-ils dépassés par la situation ».

Quelle est la suite à envisager ?
« Olivier Torres, économiste à l'Ecole de management de Lyon, spécialiste des PME, a souligné l'importance de nos travaux. Absolument aucun chercheur ne théorise sur les PME actuellement. Ces chercheurs-là n'ont pas de contact de terrain dans les PME. Ils travaillent à partir des publications des autres. On fait des théories sur les grands groupes qu'on applique aux PME. La matière brute que nous avons recueillie pendant ces deux jours va nous permettre d'aboutir à un paradigme (une histoire et des concepts) et à des outils de gestion propres aux PME. Ce Davos était la première étape. A partir des idées formulées, un groupe d'universitaires va travailler à la conceptualisation du fonctionnement des PME. Les premiers résultats apparaîtront en mars. »