En général, le Père Noël ne passe qu’une fois l’an. Avec la Ligue nationale de basket, non seulement le bonhomme en rouge compte double mais, en plus, il attire les foules ! Quatre mille six cents trois âmes réunies au parc des expositions de Poitiers… Jamais les Arènes n’avaient autant soufflé le show un soir de basket. Le record de janvier 2010, première de gala face à Gravelines (82-75), a vécu. Comme d’ailleurs la série de revers consécutifs (5) de… Cholet Basket.
En plein marasme après sa déculottée dijonnaise (71-88, cinquième revers consécutif), le vice-champion de France 2011 s’est refait une santé sur le dos d’un autre malade de longue date. D’évidence, le PB86 reste dans le brouillard complet à l’issue de ce deuxième match de Noël au dénouement tragique sur le plan comptable. Pau et Le Havre ayant gagné, Poitiers pointe désormais à deux longueurs au classement de ses concurrents directs. Ruddy Nelhomme et son staff n’auront pas trop de ces quelques jours de vacances pour « trouver des solutions » à cette crise de confiance aiguë qui haibte leurs joueurs.
Causeur on fire
L’espace de quarante minutes, on a pourtant cru que l’heure de la rédemption avait sonné. Que les promesses semées par un Pape Badiane dominateur dessous (10pts, 9rbds au final) vivraient toute la soirée, à la faveur d’une légère avance dans le premier quart (12-9, 7e). Hélas, c’était compter sans la réaction d’orgueil d’un Fabien Causeur au sommet de son art, avec déjà huit points à son compteur personnel au bout de dix minutes (14-22). L’arrière international trouva d’ailleurs en DeMarcus Nelson (21pts) un parfait relais offensif dans ce laps de temps.
Heureusement, le PB remit illico presto les compteurs à zéro grâce à un 7-0 administré des mains du « Poulpe » -contre sur Nelson suivi de quatre points- (21-22, 14e). Cholet accusa d’abord le coup, avant de repartir à la « guerre » avec ses vaillants soldats Vebobe, Gradit… et Causeur. Résultat, le PB paya cash son déficit au rebond (15/22 à la 20e) et ses mauvais choix (Miller) au tableau d’affichage. Wright eut bien l’occasion de ramener les siens plus près au buzzer, mais son missile longue distance fit « pschitt » (34-41, 20e). A l’image de son début de saison marqué par une maladresse chronique.
La vaine chevauchée
Au retour des vestiaires, le yo-yo se poursuivit sur le même rythme, jusqu’à ce que Nelson ne prenne les choses en main, reléguant Poitiers à moins quatorze à la 27e minute (42-56). L’écart grimpa même à seize unités sur un nouveau panier de Falker. Mais Miller d’abord et Fournier ensuite réussirent à limiter la casse à l’amorce du money–time (49-59). A 55-61 (33e), le PB eut une première occasion de revenir définitivement sur la nuque des Choletais. Le moment que choisit Christopher pour planter une banderille assassine dans le « corner » et au buzzer svp ! Les efforts conjugués de Younger (16pts, 7rbds, 20 d’évaluation), excellent, et Fournier (17pts) entretinrent le suspens aux Arènes (60-66, puis 63-68, 38e). Hélas, ce diable de Causeur reprit les affaires à son compte et termina le travail de sape de « CB » aux lancers francs. Un domaine dans lequel ses coéquipiers ne brillèrent guère (26/39). Mais il faut croire que, cette saison, rien ne sera épargné au PB 86. Ni les blessures à répétition, ni les coups de sifflets intempestifs des arbitres, ni même ses errements passagers. Vivement 2012…
La fiche
A Poitiers, Cholet Basket bat PB86 76-69. Mi-temps : 41-34. Evolution du score : 22-14, 41-34, 59-49, 76-69. 4603 spectateurs. Arbitrage de MM. Viator, Lopes et Bourgeois.
La marque
POITIERS
Miller (10), Wright (5), Badiane (10), Fournier (17), Guillard (8), Gomez (3), Younger (16), puis Grant. Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
CHOLET
Causeur (24), Vebobe (9), Duport (8), Falker (3), Ona Embo (4), Gradit (2), Nelson (21), Christopher (5). Entraîneur : Erman Kunter.
Ils ont dit…
Pape Badiane (pivot du PB 86) : « On a fourni plus d’efforts, mais il nous manque toujours quelque chose à la fin. Maintenant, c’est la trêve et chacun doit revenir plus fort pour redémarrer une nouvelle saison, avec de bonnes résolutions. On en est à parler de sauver le club, les supporters sont toujours là. On doit faire ça pour eux. »
Evan Fournier (ailier du PB 86) : « On est en Pro A et chaque erreur se paie cash. On doit perdre moins de ballons, ça ne pardonne pas ! Il faut que chacun se remette en question pour sauver le club, l’aider à se sortir de là. Je suis franchement dépité ce soir. Il faut se battre jusqu’au bout. Le All Star Game ? Si j’ai toujours mal, je n’irai pas. Ma priorité, c’est Poitiers. »
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « C’est une nouvelle défaite et les résultats de nos adversaires ne nous aident pas. On part en vacances avec un mauvais goût dans la bouche. On a fait des choses intéressantes, mais nous avons laissé beaucoup d’énergie à revenir. C’est regrettable, car on avait trouvé un certain rythme dans ce match. Il y aujourd’hui une instabilité du groupe, en ce sens que certains joueurs sont bien une semaine et pas l’autre. Ce qui faisait notre force avant, le fait que nous étions imprévisibles, fait plutôt notre faiblesse aujourd’hui. Il y a un manque de leadership dans le groupe. »
Erman Kunter (entraîneur de Cholet) : « L’essentiel, ce soir, c’était de gagner. On a joué avec de la grinta, de l’agressivité. On a bien défendu, même si nous avons perdu certains ballons. On a les yeux un peu plus ouvert qu’avant… Si nous avions mis plus de lancers francs, nous aurions d’ailleurs plié le match avant. »
À lire aussi ...
Aujourd'hui
Portés par un public incandescent, Earvin Ngapeth et les siens l'ont emporté pour la première du club à l’Arena Futuroscope lors du derby face à Tours (3-2). Une soirée des premières et des dernières, puisque l’enfant prodige tire sa révérence à l'issue d’une parenthèse enchantée de trois mois.
