Les mots ne suffisent plus

À force de repousser au lendemain son sursaut, le PB86 risque de se réveiller, au matin de 2012, avec un mal de tête carabiné. La réception, aux Arènes, d’une équipe de Cholet en proie au doute doit servir à amorcer un nouveau départ.

Les symptômes sont identifiés. Le docteur au chevet du patient avec force remèdes dans sa mallette. Et pourtant, la fièvre ne redescend pas. Le mercure aurait même tendance à grimper depuis quinze jours, avec des défaites abyssales face à Nanterre (72-88), Chalon (55-81) et Lyon-Villeurbanne (67-82). À défaut d’incriminer les corps -l’infirmerie sonne le creux-, il y a lieu de se pencher sur l’état de santé des « têtes » poitevines. L’adresse en berne, comme les démarrages catastrophiques observés face à Nanterre et l’Asvel, attestent d’une crise de confiance aiguë.

«On doit se lâcher, avoir moins peur de mal faire», répète à l’envi Ruddy Nelhomme dans une forme de prêche au succès (très) mitigé. À défaut de mots, Gomez and cie doivent désormais panser leurs maux avec des actes. Face à Cholet, mardi aux Arènes, l’occasion est inespérée. À l’instar du PB, « CB » traverse une sérieuse zone de turbulences. Avec cinq défaites de rang -huit au total pour quatre victoires-, le vice-champion de France 2011 affiche lui aussi une santé plus que précaire. La faute à «un recrutement très très mauvais» dixit Erman Kunter, le technicien turc.

Vécu collectif

L’arrière international Fabien Causeur, au sommet de son art (14,3pts, 3,9pds), semble très seul dans un effectif « assemblé façon puzzle », après les départs des historiques Sammy Mejia ou Antywane Robinson à l’intersaison. Derrick Byars, Talor Battle ou encore Chandler Parsons -suppléés par Demetris Nichols, De Marcus Nelson et Patrick Christopher- ont déjà fait les frais de la colère du malin du Bosphore. Donnie Mc Grath et Robert Hite (ex-Limoges) sont, eux, sur la sellette.

Pour quel résultat ? La claque havraise du week-end dernier (71-88) rappelle que l’osmose collective ne se décrète pas, mais se construit. Sur ce point-là, au moins, le PB86 possède un avantage. La saison dernière, à pareille époque, Ruddy Nelhomme et ses hommes nageaient déjà en eaux troubles (3v-9d). Cette année, en dépit d’une série cauchemardesque de neuf défaites, Poitiers ne pointe qu’à une victoire du maintien virtuel avant de partir en vacances. Paradoxe, quand tu nous tiens…

Photo Seb Jawo

13e journée de Pro A, PB86 (16e, 2v-10)-Cholet Basket (12e, 4v-8d), mardi 27 décembre, 20h aux Arènes. Arbitrage de MM. Viator, Lopes et Bourgeois.